Apr?s l?interdiction du film Exodus au Maroc, le Bureau Ex?cutif de la Chambre Nationale des Producteurs de Films, pr?sid? par Mohammed Abderrahman Tazi, tire la sonnette d?alarme. L?ensemble des ??professionnels de la profession?? ont ?t? surpris et atterr?s par la d?cision d?interdiction du film??EXODUS, GODS & KINGS??de Ridley Scott. Et vu le grave pr?c?dent que constitue un tel acte pour l?avenir de notre cin?matographie, le Bureau Ex?cutif de la Chambre Nationale des Producteurs de Films tient ? d?noncer ?nergiquement une mesure aussi insens?e, et ce pour les raisons rationnelles suivantes?: 1 ? Interdire une cr?ation artistique pour des raisons de croyances religieuses est un acte ridicule, insens?, irrationnel et fonci?rement anti-d?mocratique, qui ne peut avoir que l?effet inverse de celui escompt? et qui risque d?attiser les clivages et les tensions d?j? largement?r?pandus?entre les diverses religions et courants religieux. Cela dit, un tel acte ne peut aucunement dissuader les gens de voir le film par tous les moyens technologiques disponibles aujourd?hui. 2 ? Une telle pratique est pr?judiciable au d?veloppement de l?industrie cin?matographique nationale. Ridley Scott a tourn? la plupart de?ses derniers films, tous de grosses productions avec de gros budgets,?au Maroc. Cet argent investi au Maroc a fait animer beaucoup de secteurs ?conomiques et fait travailler beaucoup de gens?: studios de cin?ma, h?tels, restaurants, transporteurs, techniciens de?cin?ma, com?diens, figurants? Et?il est bien ?vident qu?une telle d?cision risque?de freiner les investissements cin?matographiques dans notre pays et?d?tourner les productions ?trang?res vers d?autres destinations, ce qui est fortement pr?judiciable au cin?ma au Maroc. 3 ? Une?telle d?cision porte pr?judice ? l?image de marque de notre pays et remet en cause son ouverture d?mocratique,?la libert? d?expression et?la tol?rance attest?e?qui le d?marquent?par rapport ? l?ensemble du monde arabo-musulman et des pays en voie de d?veloppement en g?n?ral. En effet, c?est cette ouverture d?mocratique et cette libert? d?expression, d?fendues?par Sa Majest? Le Roi Mohammed 6 qui a largement contribu? ? pr?munir note pays du sort tragique que connaissent plusieurs pays arabes et musulmans. 4 ? En plus, le fait d?aller voir un film dans une salle de cin?ma est un choix personnel, et emp?cher une personne de disposer librement de ce choix est une atteinte ? la libert? individuelle garantie par notre constitution. 5 ? Dans la r?glementation en vigueur, la commission de contr?le des ?uvres cin?matographiques est souveraine et ses d?cisions sont sans appel. Or ladite commission a bien accord? un visa de contr?le permettant au film concern? d??tre projet? en public, et qui s?est r?tract? sous des pressions arbitraires?! 6 ? Et d?une mani?re g?n?rale, une telle d?cision, sans pr?c?dent au Maroc, ouvre la voie toute grande ? une pratique abusive,?fonci?rement antid?mocratique et anticonstitutionnelle. Aussi, nous appelons les autorit?s comp?tentes ???viter de telles d?cisions qui portent pr?judice ? la cr?dibilit? d?un Maroc tol?rant, encourageant une industrie?cin?matographique en constant d?veloppement.