Le Sport, ce grand absent des politiques du gouvernement

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Le mouvement sportif marocain,? qui s??tait r?joui du fait de la cons?cration constitutionnelle du droit au sport, en tant que v?ritable droit de l'homme (Articles 26 ,31 et 33 ) et ? l'obligation faite aux pouvoirs publics de promouvoir la pratique sportive, ?partant du fait que le sport est un secteur d'activit? qui contribue largement au d?veloppement du citoyen, est aujourd'hui plus que d??u, ?an?anti , d?courag? et sent "lhougra".

Nul n'ignore aujourd'hui que le sport joue un r?le dans l'?dification d'une???d?mocratie, d'o? l'urgence de rattraper le retard et d'accompagner la dynamique sportive nationale. Levier incontournable du d?veloppement et un droit fondamental ? l'instar des autres droits notamment l'?ducation, travail et la sant?, la pratique sportive au Maroc enregistre des insuffisances au niveau de l'int?r?t qui doit lui ?tre accord? de la part des politiques publiques et des budgets de l?Etat, des collectivit?s locales et des l'entreprise nationale.

La nouvelle d?marche visait l? ?dification d?une nouvelle perspective susceptible de garantir ? toutes les composantes de la soci?t? ces droits fondamentaux (?conomiques, sociaux et sportifs), ? s'associer ? la dynamique de mise en ?uvre de la loi supr?me et ? s'investir dans ce projet crucial pour l'avenir d'un Maroc en mouvement et en harmonie avec les changements b?n?fiques et profonds qu'il conna?t.

?A cet effet, le collectif des f?d?rations s??tait r?joui pour le fait que ses???propositions aient ?t??prises en ligne de compte, particuli?rement ?dans les articles 12 , 26 , 31 et 33 de la Constitution qui ont?ins?r? le principe du droit au sport et ? l'?ducation physique, ? l'instar du Br?sil, Hongrie, Roumanie, Espagne et Portugal...etc.

Le sport, secteur pourvoyeur d'emploi et d?exploits, est ?galement g?n?rateur de richesses avec des programmes d'investissements lourds et des ?v?nements sportifs d'envergure, c'est pourquoi le mouvement sportif r?vait de redoubler ses efforts afin de permettre la vulgarisation, l'?largissement de la base des pratiquants, la dotation des sportifs des droits sociaux (retraite, assurance notamment).

Pr?sentement, et gr?ce ? la nouvelle Constitution qui a reconnu leurs droits, les sportifs ?s?attendaient ? la cr?ation d'une mutuelle et d'une caisse de retraite pour eux. Mais surtout l?implication des grands champions ?(qui ne doivent plus ?tre cantonn?s dans le r?le de symboles) ?dans la gestion de la chose sportive mais aussi de ramener les ?nergies et potentialit?s expatri?es pour contribuer au d?veloppement de ce secteur ainsi que de l'adh?sion de l'ensemble des acteurs et des disciplines dans cette d?marche.

Dans un second stade, il devient plus n?cessaire d'ins?rer les attentes des sportifs dans l'agenda des pr?occupations des Conseil du Droit de l'homme, du Conseil Economique et Social, o? le secteur sportif n'est pas repr?sent? comme la CGEM par exemple.

Les dimensions ?conomique et sociale auxquelles aspirait le mouvement sportif, devaient normalement ?tre prises en compte pour les sportifs marocains et par tous les d?cideurs.

Or le gouvernement actuel n'a rien fait de concret? pour accompagner? cette dynamique et ce r?ve au moment o? le terme n?est plus ? l?attentisme car l?Etat Providence est r?volu. Ce sont les marocains qui en ont d?cid? ? travers le pl?biscite de la nouvelle constitution.

Le Maroc de demain repose sur une vision o? l??l?ment humain est fondamental. Les r?gions doivent se prendre en charge et les institutions sont ? leur service pour y parvenir. Et c?est pour cela que les secteurs jusque-l? marginalis?s, voire oubli?s, devront recouvrir l??gard qui leur revient de facto et de droit.

A titre d?exemple, le sport, ?jusque l? m?sestim?, car mis dans la case d?activit? de loisir secondaire. De l?, il n?a jamais ?t? consid?r? ? sa juste valeur dans les plans de d?veloppement r?gional ou national.

Pourtant le discours Royal du 9 mars 2011 allait ouvrir les portes pour le secteur afin de se positionner comme activit? essentielle. Ce statut sera reconnu par la nouvelle Constitution qui consid?re l?activit? physique comme ?tant un droit humain.

Mais cette reconnaissance, qui semble t- il n?a pas eu son droit, aupr?s de ceux qui ne reconnaissent pas les m?rites des sportifs marocains, n?aurait ?t? possible sans la mobilisation du mouvement sportif (F?d?rations, journalistes sportifs, Comit? National Olympique National Marocain, minist?re de la Jeunesse et des sports?.) qui ont agi aupr?s de la Commission Consultative d?sign?e lors du discours royal fondateur du 9 mars 2011.

Ces bonnes volont?s sont des pr?sidents acteurs sportifs, des cadres des secteurs public et priv? et des repr?sentants de la soci?t? civile. Une grande victoire pour le sport pour lequel la nouvelle Constitution a r?serv? des dispositions parmi les 180 qui la composent (articles 32, 31, 26 et 12)

Mais la constitutionnalisation ne saurait permettre au secteur du sport de jouer pleinement le r?le qui lui est d?volu si les dispositions ne sont mises en pratique. Pour cela, le mouvement sportif s?interroge sur ?qui a int?r?t ? ne pas reconna?tre les bienfaits du sport et de l?exclure de la dynamique que conna?t notre pays?

Pourquoi ne voulons-nous ?pas que le sport cr?erait ce lien social qui nous manque beaucoup? Pourquoi nous acharnons-nous ? faire fi d'une structure de solidarit??

Ce lien qui est cr?? au sein des clubs, des associations ou des foules et au sein de la population? Ce qui me g?ne le plus, c'est que l?on veut utiliser le sport uniquement dans sa facette folklorique ? l'heure m?me, o? la soci?t? explose. C'est le sport-rem?de. On a toujours pens? que le sport allait soigner les maladies des temps modernes... Aujourd'hui, comme la soci?t? part en morceaux, on doit faire du sport ce lieu d'int?gration.

Bref le mouvement sportif qui avait milit? pour la constitutionnalisation du sport, a entam? une premi?re consultation avec les f?d?rations sportives.

Un collectif de pr?sidents a tenu une r?union informelle, ? Casablanca. Il ne tardera pas ? passer ࠠun mouvement sportif dans les Conseil Economique et Social, le Conseil National des droits de l?Homme, la r?clamation de l?augmentation du budget allou? par la loi de finances 2014 au secteur du sport, et ensuite la discussion des moyens susceptibles d?activer l?application des nouvelles dispositions r?glementaires apport?s par la nouvelle constitution.

Le mouvement sportif consid?re ? l?unanimit? que les 0,50% du budget de l?Etat allou? au secteur au cours de l?ann?e 2013 ?devra ?tre relev? ? un taux ? m?me de permettre ? l?activit? sportive d?att?nuer le gap voire le combler. Ce qui ne serait ?possible tant elle n?est pas appr?hend?e comme un levier de d?veloppement de par son impact sur l?activit? ?conomique et sociale.

Apr?s? quatre (4) ans d'exercice du Gouvernement Benkirane , les sportifs? qui? attendaient? la promulgation des d?crets d?application? avec la participation ? leur ?laboration et leur traduction en actions concr?tes, sont mille fois d??us . Pour cela, faudrait-il que les institutions charg?es de l?ex?cution d?montrent une certaine volont? ? le faire.

Constatant la r?alit? du contexte et la nonchalance qui caract?rise le mise en pratiques des disposions r?glementaires, le collectif a d?cid? de prendre le taureau par les corne.

Ainsi, a-t-il d?cid? d?agir aupr?s des repr?sentants du peuple au niveau des deux chambres du Parlement pour les sensibiliser sur la n?cessit? de r?clamer une augmentation du budget allou? au sport et ?galement d?agir sur le plan r?gional afin d?inciter les collectivit?s locales ? donner ? l??ducation physique et au sport la place qu?ils m?ritent dans leurs budgets.

Une commission compos?e de pr?sidents de f?d?rations a ?t? d?sign?e pour approcher les pr?sidents des groupes parlementaires. Ils leur demanderont de militer pour d?fendre la proposition d?un taux obligatoire de 5% ? r?server au sport par les collectivit?s locales (Conseil de la R?gion, Conseils municipaux, Communes, Conseils provinciaux).

Il s?agit l? d?un premier pas que le collectif consid?re comme urgent avant de r?clamer la pr?sence du mouvement sportif dans les diff?rentes institutions repr?sentatives comme le Conseil Economique et Social, le Conseil des Droits de l?Homme. Le collectif a pr?venu contre l?exclusion de ce mouvement des institutions consultative qui seront prochainement cr??es dans le cadre de l?article 13 de la constitution comme le Conseil Consultatif de l?Enfant et de la Famille ou encore le Conseil Consultatif des Jeunes et du Travail Associatif.

*Me Mohamed Belmahi,?,Pr?sident de la F?d?ration Royale Marocaine de?Cyclisme

Membre du Comit? Directeur de l'Union Internationale de Cyclisme (UCI) charg? du Parayclisme

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