Liberté de conscience : Benkirane interpellé dans une lettre ouverte de la fédération des associations amazighes

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C?est une lettre ouverte adress?e au chef de gouvernement islamiste et ? son ministre de la justice et des libert?s (tout aussi islamiste) qui relance le d?bat sur la libert? de conscience.

Dat?e du 18 mars, cette correspondance est sign?e d?Ahmed Arehmouch, le coordinateur du bureau f?d?ral des associations amazighes au Maroc. Son objet?? Protester contre ??la violation du droit de croyance par la police administrative ? Sal? et ? Guelmim??.

Les faits d?abord. Il y a quelques jours, le Bureau F?d?ral de la F?d?ration Nationale des Associations Amazighes au Maroc a re?u deux plaintes ?manant de citoyens Amazighs. Repr?sailles, d?tention arbitraire, humiliation, atteinte ? la dignit? et ? la libert? de croyance religieuse par la police judiciaire et la gendarmerie: dans leurs plaintes, les deux citoyens t?moignent de ce qu?ils ont v?cu parce qu?ils ont choisi de se convertir au christianisme. Ces atteintes graves ? la libert? de conscience se sont d?roul?s ? Sal?, au lieu dit Al Arjate, c?l?bre pour ses brochettes et d?sormais pour son intol?rance ?galement et ? l?entr?e de la ville de Guelmim les 6 et 10 mars 2016.

?Selon la F?d?ration Nationale des Associations Amazighes au Maroc, le premier plaignant aurait ?t? trait? de mani?re d?gradante par les repr?sentants de la gendarmerie de la zone ??Al Arjate??, ? quelques kilom?tres seulement de la capitale. La victime, dont le seul crime est d?avoir embrass? le christianisme, aurait subi un interrogatoire en bonne et due forme qui se serait transform? en un v?ritable tribunal d?inquisition. Pour les auteurs de la lettre ouverte au Chef de gouvernement et au ministre de la Justice et des libert?s, ceux charg?s de son interrogatoire de ce citoyen se sont attribu?s le r?le de Muftis. L?homme se verra ?accus? d'?apostasie?. ??On va te reconvertir ? l'islam qui est la religion d'Etat", auraient menac? les gendarmes.

Plus grave encore, Ahmed Arrehmouch va jusqu?? craindre pour l?int?grit? physique voire la vie de ces deux personnes converties de leur propre gr? au christianisme. Et pour cause. Le premier plaignant a ?t? appr?hend? ? Sal? alors qu?il ?tait ? bord d?un autobus et les ?l?ments de la gendarmerie qui l?ont interpell? n?auraient rien trouv? de mieux que de r?v?ler aux voyageurs ? l?int?rieur du bus qu?il avait chang? de religion pour devenir chr?tien. Un ??coming out?? religieux forc? qui, selon les d?fenseurs des droits humains sous pavillon amazigh, pourrait avoir des cons?quences sur la s?curit? de tous ces citoyens qui choisissent une religion autre que l?islam. ??On peut craindre le pire avec ce qui s?est pass? ces derniers jours ? Beni Mellal lorsque deux hommes suppos?s homosexuels ont ?t? battus ? mort ? l?int?rieur de leur domicile par une meute de gardiens des m?urs autoproclam?s, aveugl?s par la haine et la violence??, commente cet activiste de la soci?t? civile.

Dans sa lettre ouverte ? Abdalilah Benkirane et Mostafa Ramid, le Bureau F?d?ral de la F?d?ration Nationale des Associations Amazighes d?nonce avec force ce qui s?est pass? en l?espace de quelques jours dans deux villes du pays et ?voque clairement l?ill?galit? de toute la proc?dure, ex?cut?e en dehors du cadre de la justice et en violation des dispositions de l'article 23 de la Constitution. Il s?agit bel et bien, ?crit Ahmed Arehmouch, d?une violation grave du droit ? la croyance garanti et prot?g? dans le cadre des textes des accords relatifs aux droits civils et politiques ratifi?s et sign?s par le Maroc, de ce qui est statu? dans le texte constitutionnel qui s'y r?f?re explicitement ainsi que dans le Code (D?ontologique) de Conduite des Fonctionnaires charg?s de l'application des lois. Pour cet avocat dans le civil et militant de l?amazighit? dans la vie, ??le fait que des Marocains changent leur religion et en embrassent d'autres, de leur propre gr?, n'est pas un crime en droit marocain.?? ??L'utilisation de l'autorit? afin de proscrire ou d'imposer une croyance sur les citoyens est un crime punissable conform?ment aux dispositions de l'article 220 et 221 du Code P?nal marocain. Un tel autoritarisme est de plus contraire ? la libert? et du droit ? la croyance??, s?indigne le coordinateur national de la F?d?ration qui n?h?site pas ? parler d?une v?ritable r?gression du Maroc en mati?re de soutien des efforts visant ? consacrer le pluralisme religieux, culturel et linguistique, et un recul par rapport aux engagements constitutionnels.

Face ? ces violations, r?gressions et atteintes aux libert?s de croyance et de conscience, le Bureau F?d?ral de la F?d?ration nationale des associations amazighs au Maroc demande l?ouverture d?une enqu?te judiciaire cons?quente sur ce qui s?est pass? ? Al Arjate et ? Guelmim. Autre revendication forte adress?e au chef de gouvernement, l?islamiste Abdalilah Benkirane, l?arr?t du ??processus de restrictions impos?es ? l?intimit? et ? la vie priv?e des citoyens et citoyennes et ce pour garantir le respect de leur libert? de croyance et du choix qu'ils en font??.

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