Rabat « Esprit des lieux » : VI - Les mérinides ne l’ont pas aimé

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*Professeur universitaire, secr?taire perp?tuel de l?Acad?mie du Royaume

Une ceinture de 5 km d?imposants remparts cerneront 420 hectares et commenceront ? donner ? la cit? une physionomie d?ensemble, qui c?rite par la monumentale porte de la Mehdiya et de son rempart annoncera la configuration d?finitive de la ville. Mais le Ribat Al-Fath yacoubien n?occupera pas toute cette immense ?tendue. Les rues, les quartiers bien agenc?s, les demeures confortables des notables, le march? couvert, les bains, les boutiques et les fontaines qui agr?mentent cet ensemble architectural dont parlent d?une mani?re un peu dithyrambique mais ? juste titre les historiens de l??poque, jouxteront la ??Qasbah et laisseront une vaste zone d?serte livr?e ? une v?g?tation sans attrait??. M?me l?impressionnante mosqu?e Hassan et sa tour qui restera inachev?e n?occuperont que 2,5 hectares. ??Dans cette cit? la vie avait d? ?tre agr?able. Des embarcations sillonnaient l?oued et l?embouchure, la barre prot?geait Sal? l?ancien et Sal? le neuf, et leurs habitants. Qu?on songe ? un littoral, qui sur une longueur de deux milles et une largeur d?un mille environ est couvert de monde, tandis que sur la rivi?re les embarcations emm?nent les passagers, que le minaret (Hassan) domine toute la rivi?re, que les arbres fruitiers ?taient leurs richesses, que l?olive se noue, que la vigne bourgeonne, que les pavillons d?audiences des Seyyides ? que Dieu les prot?ge - ?clatent aux regards, tandis que d?autre part la Qibla de la grande mosqu?e et la majeure partie du minaret (des Oudayas) sont visibles de toute la ville??. Pour illustrer l?abondance qui caract?risait ces lieux un auteur signalait d?j? ? l??poque, un rivage poissonneux et parlait de l?alose qui deviendra le poisson le plus appr?ci? et recherch? par la suite et qui disparaitra malheureusement de l?oued, du march? et des assiettes depuis la construction du barrage? Cinq portes et un pont entre les deux rives, d?abord en bois ensuite en dur, accueillent les visiteurs, les marchands et les d?l?gations. Pour franchir la rivi?re, il y a un pont form? de 23 bateaux sur lesquels sont plac?s des traverses en bois, par-dessus celles-ci sont fix?s des planches et un pavage solide que le sabot du cheval ne peut entamer. C?est par l? que passent les troupes? A mar?e haute le pont s??l?ve et les barques peuvent passer sur la chauss?e recouverte par l?eau, mais les gros bateaux doivent jeter l?ancre plus bas. C?est s?rement par ces passages que les premiers andalous venus de Valence ont acc?d? ? la cit?, autoris?s en cela par les Almohades en l?an 1239. Un de leur d?cret dit?: ??Ce prestigieux d?cret a ?t? ?tabli? au profit des ?migrants de Valence. Qu?ils se rendent avec armes et bagages ? Ribat Al-Fath. Qu?ils y prennent possession de logements et de terres en lieu, en places de leurs propres logements et terres et qu?ils y ?rigent une cit? accueillante et conviviale?????

Ce n?est qu?apr?s des si?cles de tumultes, de troubles, et de heurts que le souhait de ce prince se r?alisera. La mort de Yacoub Al Mansour verra le d?clin de la cit?, et le d?clin des Almohades, son irr?sistible d?cadence. Leurs vainqueurs les M?rinides ne l?aimeront pas?

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