Ramadan aux Etats-Unis : Les senteurs du bled au Queens

5437685854_d630fceaff_b-

1
Partager :

fed57956-327e-4023-b274-1216c7acb419

Non loin de Manhattan, ? quelques encablures de ce c?ur battant de New York

Plusieurs ?choppes et commerces ?talent des menus ?sp?cial Ramadan? avec des couleurs et des senteurs de mets traditionnels et de produits alimentaires et vestimentaires qui s?affichent tel un clin d??il de l?outre-Atlantique.

Sur la c?l?bre avenue de Steinway dans le quartier Astoria, le commerce de Mohamed T. ne d?semplit pas. Ce vendeur originaire de Tanger, qui a pass? les 25 derni?res ann?es dans le pays de l?Oncle Sam, a d?cid? de transformer son magasin en une sorte de vitrine offrant toute sorte d?aliments ?ramadanesques?. Chebbakiya, briouates ou mlawi de multiples formes et tailles, le commerce n?a franchement rien ? envier ? une ?choppe d?une quelconque ancienne m?dina au Maroc. Et l?ambiance y est aussi, une douce musique andalouse nostalgique dans l?arri?re plan se perd dans les commandes multilingues d?une client?le internationale. A l?approche de l?heure de l?Iftar (20h30), l?activit? monte d?un cran. Astoria abritant une forte communaut? de Marocains, en majorit? c?libataires, des jeunes convergent de tous bords pour s?approvisionner en ces aliments - sine qua non diront certains - pour recr?er une rupture du je?ne dans une atmosph?re le plus proche possible de celle du bled. Et ce ne sont pas que les Marocains qui raffolent de ces ?chhiouate? du mois b?ni. Yamina, une quinquag?naire m?re de famille tunisienne s?approvisionne r?guli?rement de chez Mohamed depuis qu?elle a d?m?nag? dans cette r?gion en 2011. ?? la maison, on a l?impression que la table du ftour est amput?e si les briouates aux amendes ne sont pas de la partie?, dit-t-elle, ajoutant qu?elle pr?f?re en acheter en petites quantit?s ?fra?chement cuites?. Mais l??quation d?une table de ftour compl?te ne peut donner de r?sultat probant sans la fameuse harira. Abdellah, en commer?ant rus? qui sait bien flairer le bon filon, l?a bien compris. Il a vite transform? - en fait pour la sixi?me ann?e de suite - sa camionnette-restaurant en une r?elle unit? de production de la soupe marocaine. Et il ne cache pas son bonheur. ?La premi?re ann?e, j?ai gal?r? et j'?tais sur le point de jeter l??ponge, mais j?avais la certitude que ?a doit marcher. Tous les indices ?conomico-socio-culturels le pr?disaient?, dit-il d?un air entrain. Les yeux dans sa grande marmite dans laquelle il remue continuellement sa potion rouge?tre, il ajoute, triomphal: ?J?ai pers?v?r? et ?a a pay??. Au fil des Ramadans, la camionnette prenait solidement sa place dans le paysage ramadanesque d?Astoria. Aujourd?hui, elle a clairement le vent en poupe. ?Des dizaines de familles sont devenues des clients r?guliers auxquelles s?ajoutent d?autres personnes et familles chaque ann?e?, lance-t-il fier de son exploit tant culinaire que commercial. Ici aussi, tous les clients ne sont pas marocains. Yousri, un Egyptien de 35 ans, dit que depuis qu?un ami l?a ?initi?? ? la harira, ?j?en suis devenu un grand fan, et j?en consomme sans mod?ration pendant le Ramadan?. De l?autre c?t? de la rue, Youssef, El Marrakechi de son surnom, ?tale des dizaines d??toffes de toutes couleurs et qualit?s, mais aussi des habits traditionnels, notamment des Jellabas pour hommes et des tuniques longues pour femmes venus directement de la cit? ocre. ?Pendant le Ramadan, les ventes de ces habits traditionnels acquis surtout pour accomplir la pri?re, montent en fl?che?, r?v?le Youssef, ajoutant que des clients, tous ?ges et nationalit?s confondus, raffolent de ces v?tements qu?ils mettent lors des tarawih quotidiennes, ?mais aussi pour conf?rer un air vestimentaire ? cette p?riode si sp?ciale?. A quelques minutes du ftour, d?autres musulmans, dont des Marocains, encerclent une demi-douzaine de tables richement garnies dans le Masjid Al Imame d?? c?t? pour rompre collectivement le je?ne apr?s une journ?e laborieuse, chaude, humide et longue au cours de laquelle le je?ne a dur? quelques 17 heures. (MAP)

lire aussi