L’OPEP baisse sa production : Quel impact sur le Maroc ?

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S’achemine-t-on vers une hausse des prix du pétrole et par conséquent des prix des hydrocarbures ? Tout porte à le croire, puisque l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), est arrivée finalement à un accord pour la réduction de la production quotidienne. Une situation qui ne s’est pas produite depuis 2008.

A partir de janvier 2017, la production pétrolière quotidienne baissera de 1.2 millions de barils pour atteindre les 32.5 millions de barils par jour. L’accord reste toutefois hypothétique, car tous les producteurs ne font pas partie de l’OPEP et au sein même de l’organisation, certains pays ont obtenu des dérogations.

L’Iran, un des gros producteurs de l’OPEP, qui du fait de sortir d’un long embargo économique, a pu arracher le droit de maintenir sa production à 3.8 millions de barils/j.  La Libye, le Nigéria, pour causes de guerre civile et de violences et rébellion, ont aussi obtenu des dérogations pour ne pas baisser leur production journalière. Toutefois, pour un minimum de stabilité des cours un effort est demandé aussi aux pays producteurs non membre de l’OPEP.

Parmi ceux là, la Russie, premier producteur mondial avec plus de 11 millions de barils, pourrait baisser sa production de 300 000 barils (même pas 3%), et encore, son offre est conditionnée par un respect strict des Etats du cartel de leur engagement.

N’empêche, un accord a été conclu à Vienne après près de deux mois d’âpres négociations menées par des pays aux abois à cause de l’effondrement de leur économie, voire de leur faillite comme l’Algérie, et les cours du pétrole commencent à frémir sur les marchés internationaux.

A New York, le WTI a gagné 4,21 dollars (+ 9,31 %) à 49,44 dollars ; à Londres, le baril de Brent pour livraison en janvier a clôturé en hausse de 4,09 dollars (+8,82%) à 50,47 dollars. Et les cours étaient orientés à la hausse, jeudi matin, en Asie.

Quid de l’impact sur le Maroc ?

Une ancienne note du Haut Commissariat au Plan (HCP), évaluant  les effets de l’augmentation des prix des hydrocarbures sur les principaux agrégats macroéconomiques, et ce durant la période 2012-2017, faisait ressortir qu’une des prix des produits pétroliers aurait un effet positif sur le budget de l’Etat.

Mais elle devrait, en revanche, accroître les prix intérieurs, réduire le pouvoir d’achat et affecter la consommation des ménages. Elle se traduirait aussi par une baisse de l’investissement, de l’emploi et de la croissance.  

Autrement dit l’Etat sortirait gagnant mais pas les citoyens. Les prix à la consommation augmenteraient de 1.27% en 2012 et de 1.90% en 2013, avant de ralentir à 0.97% en 2017. Le pouvoir d’achat des ménages serait en dégradation et leur consommation connaîtrait en conséquence une baisse passant de 0.98% en 2012 à 1.53% en 2013, pour se stabiliser aux alentours de 0.97% en 2016-2017. 

L’investissement de son côté devrait régresser significativement passant de 0,59% en 2012 à 2,72% en 2016, affectant ainsi l’emploi qui connaitrait des pertes allant de 8430 postes emplois en 2012 à 11340 en 2017.

 

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