M. Jouahri appelle à plus de vigilance vis-à-vis de la dette publique

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Rabat - Le Wali de Bank Al Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, a souligné, mardi à Rabat, qu'il faut être "très vigilant" vis-à-vis du niveau de la dette publique et éviter aux générations à venir des endettements "insupportables". 

M. Jouahri,qui commentait le maintien inchangé du taux directeur à 2,25 %, a indiqué que cette décision a été prise sur la base d'un modèle, en plus d'analyses et d'enquêtes portant notamment sur les taux débiteurs et l'offre et la demande du crédit.

Le Wali de BAM, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à l'issue de la troisième session du Conseil de Bank Al-Maghrib de l'année, a indiqué que "si une baisse du taux directeur pourrait booster les crédits, on l'aurait fait", rappelant dans ce sens qu'en 2014, le conseil de BAM avait décidé d'abaisser ce taux mais le rythme du crédit n'avait pas augmenté à cette époque. 

"Il s'agit bien d'une politique publique. Il faut donc analyser toutes les composantes de ce qu'on va décider", a-t-il insisté, ajoutant qu'en présence d'une volatilité aussi bien au niveau interne qu'externe, "on préfère avancer et garder des munitions au fur et à mesure".

M. Jouahri a, en outre, fait savoir que le conseil de Bank Al Maghrib a décidé d'abaisser le taux de la réserve monétaire de 4 à 2 % pour alléger la liquidité bancaire et pousser ainsi les banques à servir leur clientèle. 

Il a, par ailleurs, relevé que le rythme de croissance des dépôts face à un engouement en faveur du cash, attire l'attention de la banque centrale. 

"On est passé d'une hausse annuelle de 6% des dépôts à environ 3,5%, tandis que le cash augmente", a-t-il fait observer, ajoutant que sur les 5 dernières années, la fiduciaire augmentait annuellement de 10 milliards de dirhams (MMDH), alors que maintenant elle est à quelque 17 MMDH annuellement ces deux dernières années. 

Ceci concerne aussi bien les résidents que les Marocains résidant à l'étranger (MRE) , a-t-il fait savoir, notant que "nous avons demandé au Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) de suivre de près cette évolution auprès des MRE. 

M. Jouahri, dans ce sens, que cette baisse peut s'expliquer en partie par les législations et les contrôles au titre du blanchiment d'argent et de lutte contre le terrorisme qui se font de plus en plus lourds dans les pays d'accueil. 

Interrogé sur la prochaine phase de la réforme du régime de change, le Wali de BAM a souligné qu'il veille à s'assurer que les prérequis sont présents et que les opérateurs notamment les PME ont assimilé la réforme et recourent aux outils mis en place.

Après une réunion en avril dernier avec la Confédération des entreprises du Maroc et le GPBM, a-t-il poursuivi, "nous avons constaté qu'il y a encore un effort à faire en matière de pédagogie, de formation et d'information". 

Il a, en outre, relevé que le statut de Bank Al Maghrib, entré en vigueur récemment, a renforcé l'indépendance de la Banque en ce qui concerne la définition et l'application de la politique monétaire.

Pour le Wali de BAM, l'indépendance, qui veut dire aussi le renforcement de la capacité d'écoute des différents acteurs notamment le gouvernement, le parlement, les banques, les entreprises... se fait aussi à travers la crédibilité, la transparence, la communication, la rigueur et le sérieux.

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