« Mogador », une exposition qui immortalise « la cité heureuse »

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L’exposition « Mogador » des artistes Vito Tongiani et Veronica Gaido, qui sera organisée du 25 avril au 24 mai à la Galerie « Bab Rouah » de Rabat, se veut une occasion pour l’Association Essaouira Mogador, initiatrice de l’événement, de rendre hommage à la belle Cité des Alizés.

« Personne ne peut peindre une ville. Ce serait prétentieux, fallacieux. Une ville c’est immense, insaisissable, en mouvement permanent et la force des arts visuels est de pouvoir capter dans un point focal l’infini, l’immensité. La métaphore d’une ville. A travers « Mogador », les deux artistes italiens, Vito Tongiani et Veronica Gaido, proposent autour du port d’Essaouira des extractions visuelles sensibles, des gens, des gestes, des choses invisibles, mais récurrentes et parfois immuables », écrit Driss Ksikes, écrivain et artiste de théâtre contemporain, dans un texte diffusé par l'Association Essaouira Mogador.

"Ce port artisanal, étroit, loin de la machinerie moderne et du gigantisme ambiant, est un lieu reclus, de vie, protégé des flots de touristes, une sorte de refuge qui témoigne de parcours immobiles », ajoute Ksikes, expliquant qu’il s’agit d’un « lieu de contrastes aussi, où se côtoient l’héroïque bataille des gens humbles pour leur survie et, à l’ombre, le péril cyclique des braves. Un espace chatoyant de couleurs le jour et drapé quelques fois, d’un noir tragique, le soir ».

Selon ksikes, Veronica et Vito ont indéniablement l’humilité et la spiritualité d’artistes en quête de sens, notant qu'ils transportent avec eux des bribes de sensations emmagasinées ici et là et une fois, arrivés à bon port, restent ouverts à une prochaine brise qui viendrait les enrichir. Tout leur travail consiste à contenir cette énergie, sans l’enfermer, la fertiliser de leur mémoire sans jamais l’affaiblir de quelque préjugé.

« Le goût du chef d’œuvre, de la maîtrise et de la beauté me poussait à me jeter les mains impatientes contre une pâte humaine qu’aucune volonté humaine ne peut modeler, mais qui, elle, possède au contraire le pouvoir insidieux de vous pétrir à sa guise, imperceptiblement, à chaque tentative que vous faites de lui imprégner votre marque, elle vous impose un peu plus une forme tragique, grotesque, insignifiante ou saugrenue », souligne, pour sa part, Francis Ghilès, journaliste, chercheur et spécialiste du Maghreb, dans le même document.

« A regarder le petit faune en bronze qui contemple d’un regard ironique les centaines de toiles du maître accumulées dans l’orangeraie de la Villa Montecatini près de Camaiore en Toscane où vit le peintre, à contempler la statue de Giacomo Puccini qui, à Lucca, représente le compositeur, assis dans un fauteuil, élégamment habillé, cigare à la main qui regarde sa maison natale, je me suis souvent posé la question de qui, de l’artiste ou de la matière qu’il utilisait, imposait sa forme à l’autre », écrit-il.

Vito Tongiani est marbrier de formation, peintre par prédilection et sculpteur par passion. A l’origine des sculptures des quatre héros du tennis français à Roland Garros, ses portraits qu’ils soient peints ou sculptés, frappent par leur vraisemblance. Installé depuis plusieurs années à Essaouira, Vito a choisi d’immortaliser le port de la ville et ses barques.

Veronica Gaido est une photographe qui fige à travers son appareil les moindres instants de vie de Mogador.

 

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