Pacte de Marrakech et 70e anniversaire de la Déclaration des Droits de l'Homme : L’appel à l’action

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A l’occasion de la célébration du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, en parallèle avec l'adoption du Pacte mondial sur les migrations, le lien étroit entre les deux événements historiques a été mis en exergue à Marrakech. Pour Nasser Bourita, cette coïncidence « n’est pas anodine ».            

Les Nations Unies ont commémoré, lundi 10 décembre, le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme à l'occasion de l'adoption du Pacte mondial sur les migrations, qui s'appuie sur un corpus de textes internationaux, notamment la déclaration universelle des droits de l'Homme.

S'exprimant à cette occasion, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a indiqué que la célébration à la fois des 70 ans de la déclaration universelle des droits de l'Homme et l'adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières est, pour l'un une interpellation des consciences, et pour l'autre un appel à l'action.

"La coïncidence entre la célébration du 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme et l'adoption du pacte de Marrakech n'est pas anodine", a précisé M. Bourita. « Elle n’est pas que symbolique, elle est paradigmatique. Elle montre bien que le débat qui est ouvert devant nous est, d’abord, un débat qui place l’humain en son cœur », a-t-il noté.

Et de souligner que « la relation entre ces deux documents de portée universelle est aussi forte qu’évidente. Ils sont, tous les deux, fruits d’une lucidité collective des Etats. Ils ont, tous les deux, vocation à transcender les ères et les divisions. Ils sont, tous les deux, à deux époques différentes, inédits et, en un sens, révolutionnaire ».

Selon M. Bourita, le Pacte mondial s’inscrit pleinement dans l’esprit de la Déclaration universelle des droits de l’homme. « Il en est même une déclinaison, dans la mesure où il vient, aujourd’hui, renforcer le long processus amorcé en 1948, en faveur de la reconnaissance absolue des droits humains, insensiblement au temps et à l’espace ».

Le ministre a néanmoins affirmé que les réalisations accomplies dans la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentale ne sauraient éclipser le chemin qui reste à parcourir, pour que les droits humains soient inaliénables et que leur universalité soit une réalité tangible et inébranlable. « La promotion d’une réelle universalité des droits humains, ne peut se faire dans le cadre d’antagonismes ou d’instrumentalisations. Elle ne peut être servie qu’à travers un multilatéralisme inclusif et constructif, ayant pour vocation et pour finalité essentielles de fédérer et non de diviser », a-t-il précisé. 

Nasser Bourita a réaffirmé l’engagement irréversible du Royaume du Maroc pour la promotion des droits de l’homme, porté par la vision du Roi Mohammed VI pour un Maroc démocratique et moderne. 

« La nouvelle Constitution marocaine de 2011 comprend une véritable charte des droits de l’homme, aussi bien civils et politiques que sociaux, économiques et culturels. La ratification par le Maroc des neufs principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, ainsi que l’interaction constructive et continue avec les divers mécanismes onusiens des droits de l’Homme, exprime ces choix nationaux irréversibles, sur le plan international », a souligné le ministre. 

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères a relevé que « le Pacte Mondial favorise une appropriation de la Déclaration universelle des droits de l’homme pour et par les migrants. Il place les migrants à l’intersection de l’universalité et de l’indivisibilité des droits de l’homme ».

« Les migrants ne sont pas plus ou moins humains, selon qu’ils se trouvent d’un côté ou de l’autre d’une frontière. L’indivisibilité de la dignité humaine est le premier pas d’une migration sûre, ordonnée et régulière. En définitive, toute approche doit être fondée sur les droits humains, à commencer par celle qui nous réunit aujourd’hui : l’approche migratoire, car, la privation des droits des uns, se fait au détriment de tous », a-t-il fait savoir.

Pour sa part, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a souligné que les droits de l'Homme constituent la pierre angulaire de la souveraineté des États et la base de la capacité des sociétés à préserver la dignité des individus, précisant qu'ils contribuent également à l'autonomisation des femmes et des filles et à la promotion du développement, tout en évitant les conflits.

Les droits de l'Homme assoient aussi les bases d'un monde juste et équitable, a-t-il ajouté, estimant qu'il reste encore beaucoup d'efforts à fournir pour que ces droits deviennent une réalité pour tous.

M. Guterres a regretté que la célébration du 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme intervienne dans une conjoncture internationale marquée par la recrudescence des violations des droits de l'Homme.

Il a également souligné que les solutions pour les sociétés consistent à respecter les engagements internationaux et à faire valoir la déclaration universelle des droits de l'Homme, qui constitue une source d'inspiration pour garantir le maintien des valeurs de liberté, de justice et de paix.

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