Recherche scientifique : les efforts demeurent timides

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Les dépenses du Maroc en recherche et développement (R&D) constituent 0,8% du PIB en 2017, a souligné, mardi 15 janvier à Casablanca, Saïd Amzazi, ministre de l'Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, à l’occasion du 8è colloque de l’association des lauréats marocains de l’Ecole polytechnique de Paris (X-Maroc), organisé le 15 janvier à Casablanca sous le thème « La Recherche & Développement comme levier de croissance ».

« Même si le budget alloué à la recherche scientifique et technique au Maroc reste de l'ordre de 0,8% du PIB, ce sont avant tout les procédures d'engagement de ce financement qui posent vraiment problème », a-t-il fait observer, relevant que si ce taux est faible comparativement à celui des pays de l’OCDE (2,3%), il est cependant en progression par rapport à 2016 (0,34%).

« Certes, c’est mieux que les 0,34% de 2016, mais nous sommes tout de même loin de la moyenne de 2,3% constatée dans les pays de l’OCDE ». C’étaient les mots de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie et du Commerce, lors de son intervention.

D'après le dernier rapport de l'UNESCO qui évalue l'investissement des pays dans la R&D, le Maroc, avec ses 14 milliards de dirhams de fonds alloués à la recherche, est classé 3ème en Afrique, après l’Égypte et l'Afrique du sud a précisé le ministre.

Avec ses 35 000 chercheurs, le Maroc est le pays africain qui compte le plus de chercheurs, soit environ 1800 chercheurs par million d’habitants, a-t-il ajouté, soulignant qu’au royaume, 22 % seulement des fonds proviennent du privé, alors que l état continue de financer à hauteur de 73% la recherche.

Selon le ministre de l’éducation, qui cite des statistiques de l Office marocain de la propriété industrielle et commerciale, au Maroc, ce sont près de 2000 brevets qui sont déposés chaque année mais qui peinent toujours à mobiliser des levées de fond pour être exploités.

Indice mondial de l’innovation : le Maroc classé 65e en 2018

Amzazi a expliqué que « selon l 'indice mondial 2018 de l' innovation, même si le Maroc accuse un léger recul sur la liste des 126 économies évaluées, il enregistre une performance positive du ratio d’efficacité de l’innovation, qui traduit la capacité à transformer les investissements dans l’innovation à des produits et des services innovants, passant de la 71ème place en 2017 à la 65è place en 2018, et il se positionne tout de même au 10è rang parmi les 30 pays de la catégorie économique à revenu moyen-inférieur ».

Par contre,  l’édition 2018 de ce classement, révèle un constat que « l’on ne peut que déplorer » à savoir le déclin du nombre de diplômés en sciences et ingénierie qui a affecté l’indice du capital humain et qui expliquerait le léger recul du Maroc, ajoute la même source.

Il a aussi appelé les universités à communiquer davantage sur leur savoir faire, sur leur expertise et gagner la confiance des industriels, qui bien souvent « sont loin d’être conscients de ce que l innovation peut leur apporter, tout concentrés qu’ils sont sur leur productivité et leurs gains ».

Les entreprises doivent, de leur côté, croire au potentiel de l innovation pour leur propre croissance et lui consacrer une partie de leurs investissements, a-t-il poursuivi. « S’il veut continuer à attirer les investisseurs étrangers, le Royaume doit favoriser un climat propice à l innovation », a-t-il dit.

Il s’est, par ailleurs, félicité de « l’excellente initiative des bourses CIFRE » (Convention industrielle de formation par la recherche), lancée en 2017 avec l Ambassade de France, afin de financer le travail de recherche des ingénieurs marocains, dans le cadre d'un doctorat, au sein d'une entreprise Française, sur une problématique qui lui est propre.

« Ces bourses CIFRE incarnent une stratégie gagnant-gagnant, qui mériterait d'être très vite appliquée au Maroc pour profiter aux industries marocaines, sous forme de bourses CIFRE Maroc, cofinancées par notre Ministère, le Ministère de l 'Industrie, de l ' Investissement, du Commerce et de l ' Économie Numérique, et l' entreprise qui accueille le chercheur », a-t-il estimé.

Initiée par le Groupe X-Maroc, association marocaine qui regroupe les anciens élèves de l’école polytechnique (France) domicilié au Maroc en collaboration avec l’École nationale supérieure d’électricité et mécanique (ENSEM), Moroccan association for science, innovation et research) (MASCHIR) et l’ Université Mohammed VI des sciences de la santé, cette édition est marquée par l’attribution de Prix à des projets de recherche et de développement.

 

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