“Une humanité à partager” : Le livre d’Ahmed Messaia se veut pour le genre humain

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Ahmed-Massaia

Voil? un livre qui ne dit jamais sa nationalit?. Un ouvrage qui est d?di? au genre humain. Un v?ritable triomphe pour la paix et la tol?rance.

Pour la diff?rence et contre l?indiff?rence. Voil? grosso modo l?essence de toute une id?e, toute une ?uvre et tout un projet. Ahmed Messaia ne jure, en effet, que par une humanit? ? partager. Un combat, une lutte, un espoir et une aspiration qui habitent l?auteur, au point d?en faire un cheval de bataille. Trois moments phares et la messe est dite. Sur pr?s de 170 pages, le livre, paru aux ?ditions ?La Crois?e des Chemins?, est une occasion pour revenir sur les diff?rents aspects d?un monde en d?chirement culturel. Un monde o? le d?veloppement technologique ne sert plus ? rien, sinon ? consacrer davantage de divisions entre les communaut?s, les cultures, les civilisations et les religions ? bref entre les ?tres humains.

?Migration?, ?Mondialisation? et ?Question palestinienne? sont ainsi les trois sujets qui r?sument des situations humaines pleines d?enseignements, ayant v?hicul? d?abord les id?es motrices de l?auteur, mais qui lui ont ?galement permis de raconter des histoires n?attendant que le moment opportun pour devenir publiques ? Des situations o? l??tre humain s?arr?te sur les b?tises de ses semblables, telles que les cas du jeune Marocain en ?transit? qui voulait p?n?trer dans la zone ?no man?s land?, du jeune Maghr?bin au m?tro qui vomit ses insultes sans se soucier de quiconque, une mani?re de se venger d?un grand malentendu entre le moi et l?autre, ainsi que cet intellectuel fran?ais, fort de son engagement en faveur des causes nobles, Jean Genet qui immortalisa par des photos, mais aussi par le verbe, un drame humain qu?est Sabra et Chatila.

Pour tout lecteur, sillonner le monde d?Ahmed Messaia, c?est ressentir cette ?nergie humaine d?ferlante, triomphant pour un lendemain meilleur, une rencontre possible et un brassage humain incontournable, mais aussi pour ces petites gens qui survient un peu partout dans le monde. Le livre se pr?sente sous forme d?une narration o? pr?domine le ??je?? de l?auteur. Une omnipr?sence qui nous invite, nous incite? et nous appelle ? tirer le?on de tout moment, ? tirer la joie et la gait? de tout instant? bref ? aimer la vie.

Impossible au lecteur donc de ne pas lire, sentir en filigrane un c?ur battant, saisir un regard sympathisant et une volont? militante. Son engagement affirm? contre la haine, l?obscurantisme, l?abjection, la bassesse et l?insignifiance n?a besoin d?aucune preuve. Un choix r?ussi que celui du po?me de Victor Hugo intitul? ?A ceux qu?on foule aux pieds ? ? par lequel il plaidait l?amnistie? des condamn?s de la Commune de Paris? pour clamer po?tiquement ses appartenances aussi bien intellectuelles que culturelles. Une plaidoirie tr?s actuelle et qui pourrait m?me ?tre adress?e ? tous les dirigeants europ?ens interpell?s constamment sur la question d?immigration. Un seul vers et tout est dit : ?Comment pense celui qui ne peut vivre ??.

L?on reconna?t? facilement les tendances aussi bien que les pr?f?rences culturelles, artistiques et intellectuelles de l?auteur ? travers ses citations d?Aragon, Hugo, Strauss, Stravinsky, Kafka, Ferr?, Neruda, Hemingway et Edward Said ? et m?me l??conomiste am?ricain Jeremy Rifkin. Le tout peut ?tre repens?, revisit? et d?battu de nouveau dans ?L?Arche de No?? pour sauver le monde.

L?odyss?e des saltimbanques est ainsi l?id?e ing?nieuse de f?ter la paix, la tol?rance, mais surtout la culture pour reconstruire? un monde viable.

Ce qui est important dans les r?cits de Messaia, c?est qu?ils sont tous des relations de voyage. Le premier ? l?a?roport, lieu multilingue et de rencontres interculturelles par excellence, le deuxi?me dans la ville des Lumi?res, le troisi?me dans les p?riples initi?s contre la guerre et l?inculture et o? les politiques accompagnent des artistes de tous bords et enfin le dernier dans les d?dales du crime perp?tr? contre tout un peuple : la question palestinienne. Des r?cits v?cus, des espoirs nourris, des rencontres enrichissantes et des moments humains ? partager, tout comme cette rencontre combien riche de l?auteur avec Fatos, le musicien ? l??me tzigane d?bordant d?humanit?. Quoi de plus beau que d??couter une clarinette dans un ? Bateau ivre ?.

?Source?: Liberation

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