Benkirane dans le doute

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Le chef du gouvernement Abdalilah Benkirane aurait décidé dans un premier temps de se présenter aux législatives dans la circonscription de Yaacoub Al-Mansour.

Puis, de fil en aiguille des discussions du secrétariat général de son parti, a émergé l’idée, inspirée par le ministre de la justice Mustapha Ramid, de s’abstenir, lui et le chef du gouvernement, de toute candidature aux élections du 7 octobre.

L’argument de Ramid est que le chef du gouvernement en sa qualité de responsable politique du suffrage, et lui-même en tant que responsable juridique devraient se placer au-dessus de la mêlée. L’idée vaut ce qu’elle vaut, mais elle a trouvé par les sources habituelles sa voie aux colonnes des journaux.

Seulement elle a eu la vie d’une rose, le temps que s’achève la réunion du secrétariat général du PJD. Que s’est-il passé ? En essayant de répondre à cette question, j’entre dans le vaste univers des supputations.

Première hypothèse est que Abdalilah Benkirane s’est mis à douter. Car entre temps est apparu le scénario selon lequel le PJD arriverait en tête des législatives, mais rien dans la constitution n’oblige le roi à reconduire l’actuel chef du gouvernement. Le choix se porterait alors sur un autre dirigeant du parti.

Le cas échéant, et si Benkirane ne se porte pas candidat aux élections, le chef de fil du PJD se retrouverait en rade de la vie politique et serait atteint de la pire des choses qui puisse arriver à un personnage de son genre : L’extinction de voix. D’autant plus qu’il est condamné à terme à céder son poste de secrétaire général.

Seconde hypothèse est que Benkirane est tenté, selon l’expression de l’un de ses « satellites », de transformer les élections de Salé en mini référendum sur sa personne. Il compte ou espère, en effet, réaliser des records de voix qui prouveraient sa popularité et lui permettraient de s’imposer à ses amis au sein du parti où il n’a pas que des admirateurs, et devenir incontournable pour le pouvoir où il n’a pas que des fans.

On l’aura compris, les deux hypothèses ne s’opposent pas, ne s’annulent pas mais peuvent se compléter parfaitement.