Benkirane et la baraka

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Quand le chef de gouvernement participe aux ??festivit?s?? du 1er mai aux c?t?s du bras syndical de son parti, il parle de lui. Exclusivement, passionn?ment et avec une rare condescendance. Premi?re pr?caution d?usage, Benkirane parle de lui ? la troisi?me personne. Un peu comme Alain Delon. ??Le chef de gouvernement est issu de votre famille. Le chef de gouvernement est proche de vous. Le chef de gouvernement ne peut pas vous oublier. Et vous ?tes content de me voir??. C?est beau. C?est g?n?reux. C?est la m?thode Cou? et ?a ne co?te pas grand-chose. Et ce 1er mai est vraiment historique vu que les vraies centrales syndicales ont boycott? cette f?te du travail pour cause de dialogue social mort et enterr?, Abdalilah Benkirane a pr?f?r? regarder ailleurs. Il a pr?f?r? regarder ses bobos, pleurnicher devant ses ouailles. ??Ils veulent me faire taire. Ils se sont plaints de moi au Roi. Heureusement que la r?ponse a ?t? la hauteur??, lance-t-il du haut de la tribune syndicale. ?Et c??tait quoi la r?ponse ? la hauteur M. le chef de gouvernement?? Puis, rationnel comme d?habitude, le chef de gouvernement parle de baraka. La baraka du gouvernement soutient-il avant de lever les bras au ciel pour remercier Dieu. ??Nous comptons sur Dieu. Tout ce nous entreprenons nous le faisons pour Dieu??. Et comme un discours syndical ne se termine jamais sans la s?quence ?motion, Benkirane ?voque le souvenir de l?ami de toujours, Abdallah Bahaa, fauch? par un train. L?occasion pour le patron des islamistes au pouvoir de dire qu?il bravera toutes les menaces, tous les dangers. ?a sent le courage suintant de manipulation. ?Bahaa doit se retourner dans sa tombe.