Comme par hasard

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Comme par hasard, le film franco-mauritanien d?Abderrahmane Sissako, Timbuktu, a rafl? les C?sars 2015?: Meilleur film, meilleur r?alisateur, meilleur montage, meilleure photo, meilleur sc?nario original, meilleur son, meilleure musique? En tout, sept statuettes dor?es ??subtilement?? ? la gloire de l?intervention militaire de la France dans le Nord du Mali tiraill? entre des revendications ind?pendantistes et la main basse de groupes jihadistes de toutes mouvances. Le pitch du film est taill? sur mesure. Je le rapporte tel que d?clin? sur Internet?: ??Non loin de Tombouctou tomb?e sous le joug des ??religieux, Kidane ?m?ne une vie simple et paisible dans les dunes, entour? de sa femme Satima, sa fille Toya et d?Issan, son petit berger ?g? de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le r?gime de terreur des jihadistes qui ont pris en otage leur foi. Finis la musique et les rires, les cigarettes et m?me le football? Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de r?sister avec dignit?.?Des tribunaux improvis?s rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps ?pargn?s par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour o? Kidane tue?accidentellement Amadou, le p?cheur qui s'en est pris ? GPS, sa vache pr?f?r?e.?? Comme par hasard aussi on y retrouve toutes les raisons officielles qui ont pouss? Paris ? intervenir au nom de l?humanit?, de l?universalisme et de la libert?. Si je n?ai aucune objection ? l?intervention fran?aise, les trois derniers cr?dos de la diplomatie fran?aise ne sont, ? mes yeux, que des prismes dissimulateurs et des slogans sans teneur. Comme par hasard encore, les sept C?sars fran?ais n?ont ?t? ? Timbuktu, qui est loin d??tre un mauvais film, d?aucun secours lors de la c?r?monie de remise des Oscars. Pas un seul prix. Comme par hasard enfin, Washington qui a d?autres projets pour l?Afrique, n?a soutenu l?intervention fran?aise que mollement. Dans les deux cas, on se retrouve devant le septi?me art au service de la g?opolitique du pays producteur, avec la palme d?or pour la France qui a fait fort en faisant crouler le film d?Abderrahmane Sissako sous les C?sars. Encore un peu et on aurait cru au retour de l?empire sovi?tique et de sa propagande sous d?velopp?e.