La vérole de la politique

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Les politologues sont d'une indigence affligeante. Ils disent tous que la jeunesse, les Marocains sont d?politis?s, ce qui est totalement faux?; que la classe politique a un probl?me de cr?dibilit??; ce qui n'est que partiellement vrai. Le drame n'est pas dans la politique, mais dans la mani?re de la faire. Ce divorce n'est pas une sp?cificit? marocaine, il est largement partag? en Europe et en France particuli?rement.

Le grand hiatus au Maroc a un nom " le consensus". L'USFP en posant les jalons d'un pacte avec la monarchie a grandement contribu? ? la stabilit? du pays, ? une ?uvre institutionnelle que ce parti ne maitrise pas, m?me pas du tout, mais qui va dans le bon sens, du point de vue strat?gique. Cependant, 2002 est la fin de la politique. EN acceptant de participer au gouvernement Jettou, Youssoufi a mis un point d'arr?t ? une n?gociation soci?tale inscrite dans l'histoire de ce pays.

Les r?ves, les id?ologies, les simples positionnements n'ont plus cours. La politique se r?sume ? la gestion d'app?tits personnels, plus ou moins li?s ? la volont? du Makhzen, ou de ce qu'il est devenu.

Le r?sultat c'est qu'il n'y a pas de parti de militants. Auparavant les chefs ?taient charismatiques, se revendiquaient d'une pens?e et avaient ? leurs services des apparatchiks qui, comme leur nom l'indique, ?taient l? pour contr?ler le fonctionnement de l'appareil.

Seulement puisqu'il n'y a plus d'id?ologie, voir m?me de simple sens ? l'action politique et que donc on n'a plus besoin de chef charismatique porteur de valeurs, les apparatchiks se sont rebell?s. Driss Lachgar et Hamid CHabat n'auraient eu aucune chance au d?but des ann?es 90, ils n'?taient que des pions, des petits au service des grands. Mais les partis se sont vid?s, la pens?e les a d?sert?s et les apparatchiks n'avaient plus aucune raison de rester dans l'ombre de dirigeants qui n'apportent rien. J'invite mes lecteurs ? analyser les rapports Yazghi - Lachgar pour comprendre que c'est in?luctable.

C'est cela la v?role de la politique. Il y a encore deux partis de militants, et c'est tr?s relatif. Le PJD et le PSU. Pour les autres c'est fini. Or les islamistes sont d?j? dans la phase une du r?gne des apparatchiks. Ils ont r?duit au silence Mokrai Abouzeid par exemple, au PSU la diversit? est toujours l?, th?oriquement c'est Nabila Mounib et ses proches qui font la loi. Les 30 partis marocains n'ont qu'une seule alternative, cr?er du sens ou disparaitre, en grande majorit? ils vont disparaitre, ce n'est qu'une question de temps.