Sahara : comment comprendre l’absence du Caire et de Tunis

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28 Etas africains ont officiellement demand? l?exclusion de la RASD de l?Union africaine (UA). C?est une perc?e diplomatique comme le Maroc n?en n?a pas connue en Afrique depuis 1984, date d?admission ? l?OUA de cette entit? sans les attributs d?un Etat.

Pourtant des journaux bien de chez nous ont trouv? le moyen d?apporter un b?mol ? ce succ?s en arguant que ni l?Egypte, ni la Tunisie, ni la Mauritanie n?ont sign? cette motion. Qu?ils soient maghr?bins et arabes conf?rerait, ? leurs yeux, une importance particuli?re ? cette absence de la liste des signataires.

28 Etats sur 54 c?est la majorit? simple qui d?termine et fixe les r?solutions et recommandations de l?UA. Sur les 27 autres, seul une douzaine d?Etats continue de reconnaitre cette entit?. Ce qui laisse de la marge pour neutraliser et annihiler les man?uvres des adversaires de l?unit? territoriale du Royaume.

Le cas de la Mauritanie est facilement compr?hensible. Depuis l?av?nement de l?Etat mauritanien, jamais les rapports entre Rabat et Nouakchott n?ont ?t? lin?aires. Raison d?histoire et de g?ographie, la Mauritanie a ?t? impliqu?e d?s le d?but dans le conflit du Sahara. Son attitude, on peut la r?sumer en un mot, le yoyo. Et ce n?est pas aujourd?hui que ?a va s?arr?ter.

L?Egypte, qui ne reconnait pas la RASD, a sa propre perception des rapports de force dans la r?gion o? elle ne d?sesp?re pas de reprendre le r?le des temps ??glorieux?? du nass?risme. A titre anecdotique, les deux arm?es, l??gyptienne et l?alg?rienne, partagent la m?me nostalgie pour l??poque o? la seule ?vocation de leurs r?volutions soulevait les foules et les forums du tiers monde. Ils restent aujourd?hui li?s par un anti islamisme ?radicateur.

Plus prosa?quement et plus actuel, l?Egypte a l??il et des vues sur la Lybie en proie ? l?ins?curit? et a l?instabilit?, tout comme l?Alg?rie. Les deux pays ont des fronti?res communes avec cet Etat en d?composition, ou en reconstruction, c?est selon.

Dans ce contexte, on peut ais?ment concevoir que le pouvoir ?gyptien n?ait aucune envie de commettre un geste qui ne m?contenterait que trop Alger dont il pourrait avoir besoin ? un moment ou un autre. Le moindre mal serait ainsi que le Caire se tienne ? ?quidistance en m?nageant le chou et la ch?vre.

Pour la Tunisie, la situation est similaire mais dans le sens inverse. Tunis n?a aucune vue sur la Libye, tout au plus les Tunisiens souhaitent-t-ils limiter les d?g?ts collat?raux du d?sordre libyen dont la Tunisie, elle-m?me en situation d?licate, ressent au quotidien les ondes de choque et les r?pliques. La conjoncture est telle dans cette partie du nord de l?Afrique que l?attitude de l?Alg?rie peut avoir, au gr?, des effets stabilisateurs ou d?vastateurs.

Contrainte ? tenir compte de la promiscuit? de son voisinage, ? l?est comme ? son ouest du pays, Tunis a toujours eu une diplomatie ??compr?hensiblement?? ambig?e dans les relations intermaghr?bines. Sans rien c?der de sa fiert?, la Tunisie a toujours essay? de tirer profit de sa position g?ographique et g?opolitique. Qui peut l?en bl?mer?? Lui demander dans la conjoncture actuelle de f?cher Alger, reviendrait tout simplement ? exiger d?elle un acte de suicide. Les Marocains qui sont les mieux plac?s pour connaitre la puissance de nuisance de l?Alg?rie, ne lui demanderait certainement pas pareil sacrifice. ? ??