Comme deux gouttes d’eau

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Toutes les réactions négatives contre la nouvelle formation gouvernementale peuvent être résumées par la déclaration de on ne sait plus l’actuel ou ex-PJD Abdelaziz Aftati : « Le gouvernement d’El Othmani est miné par les serviteurs de l’Etat ».

D’autres diront à peu près la même chose dans une formulation différente: « Le gouvernement Akhannouch que préside El Othmani ».

Soit, mais encore…

Rien de tenable. A deux ou trois noms près qui ne changent pas grand-chose à la configuration, ce cabinet ressemble étrangement au deuxième gouvernement de Benkirane, voire à la première formation qu’il a constituée avec la variable Istiqlal, remplacé par le RNI dans le second.

Presque les mêmes noms et approximativement les mêmes visages.

L’indésirable USFP ? Mais elle a été acceptée dès lors que Abdalilah Benkirane, encore chef de gouvernement désigné, a agréé l’une des figures de proue des socialistes, Habib Malki, comme président de la Chambre des représentants. Son refus, renié par son successeur, d’intégrer deux sous ministres, n’est qu’une argutie égotique qui ne l’a mené à rien.

L’arrivée de l’ogre Abdelouafi Laftite, « célèbre » pour son bras de fer avec le maire PJD de Rabat, à la tête de l’Intérieur ? Elle s’inscrit dans l’ordre naturel des ministères de souveraineté. Son prédécesseur, Mohammed Hassad, qui partage avec lui l’amitié et le même cursus académique et administratif, n’a pas manqué, non plus, de se confronter aux islamistes. La plus récente des confrontations, et la plus célèbre sans doute, est celle qui l’a opposé à Mustapha Ramid au sujet de la supervision des élections législatives. N’a-t-elle pas contraint l’ex-chef du gouvernement à recadrer son ministre et frère de route, allant jusqu’à le désavouer ?

L’appropriation de la part du lion du budget par les ministres technocrates, notamment RNI ? En a-t-il été autrement sous Benkirane ?

Certains veulent la peau de Saâdeddine El Othmani, ou du moins dégrader son image, parce qu’il aurait empêché Abdalilah Benkirane de casser la baraque comme ils souhaitaient. Qu’ils attendent alors qu’on ne soit plus là pour témoigner.

D’ailleurs, il n’est pas acquis que lui-même soit opposé à la volonté de la direction de son parti de poursuivre l’expérience. Car je ne crois pas un seul instant que l’actuel chef du gouvernement aurait pu aller dans ce sens et aussi vite si une forte majorité des têtes qui comptent s’était refugiée dans le refuznik.