L’appendice

1976
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Il aura fallu des centaines de milliers de migrants, des milliers de morts dans les eaux de la méditerranée, l’apparition au grand jour de l’esclavagisme qui accompagne depuis toujours ces flux migratoires, des tensions de plus en plus insoutenables au sein des pays européens récipiendaires autour de la thématique, pour qu’Africains et Européens organisent une grande kermesse à Abidjan.

Il ne s’agit pas de minimiser la portée de cette grande rencontre que la Cote d’Ivoire a brillamment réussi. L’espoir de tous et qu’elle ait des suites. 82 chefs d’Etat et de gouvernement et un appendice, l’appendice étant le Polisario, un organe inutile mais qui peut à l’occasion être fortement nuisible en provoquant une péritonite, ont échangé pour qu’une Afrique menacée d’émiettement conjure le sort.

Tout le monde se félicite de ce rendez-vous pas comme les autres, sauf l’Alger et son appendice, hors sujet, qui crient « victoire » rien que parce que le secrétaire général du Polisario, deux rangées derrière le Roi qui a occupé la position centrale au premier plan, figurait sur la photo de famille de ce sommet. Probablement parce qu’ils n’ont pas encore compris le discours que le souverain avait prononcé à l’occasion du retour du Maroc à l’Union Africaine : On n’est pas là pour diviser mais pour unir et travailler pour le bonheur des Africains, quant au Polisario,il finira bien par rencontrer son seul devenir possible, mourir de sa plus belle mort, seul comme une feuille d’automne.

La joie de façade qu’affichent Alger et son appendice cache mal le dépit qui a dû être le leur à l’annonce de la rencontre entre Mohammed VI et le nouveau président angolais, mais surtout Jacob Zuma, président de l’Afrique du Sud, l’un des plus virulents adversaires du Maroc, un évènement inédit depuis le départ de Nelson Mandela. Franchise et entente et surtout volonté d’élever les relations à des niveaux élevés ont été la marque de cet échange qui projette la coopération entre les deux pays dans une nouvelle ère. De quoi, coté Alger, perdre le sommeil au moins pour une nuit.