L’émirat grenouille

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Les pays du Conseil de la coopération du Golfe menés par l’Arabie Saoudite, ainsi que le Yémen et l’Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar de Tamim Ibn Hamad Al Thani. Cette décision s’accompagne de la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes.

Les motifs de cette rupture qui marque la plus grave crise qu’ait connue le Conseil de la coopération du Golfe prêteraient à sourire n’eut été cette déchirure supplémentaire dans le corps arabe. Le minuscule Etat est accusé d’être porteur  « des dangers du terrorisme et de l'extrémisme » pour la sécurité nationale de ces pays. Comme s’il était le seul dans la région.

L’Arabie Saoudite observe depuis un bon bout de temps avec beaucoup de suspicion la danse de séduction de Qatar avec l’Iran. Méfiance à laquelle il ajouter qu’entre Doha et Ryad, il y a au moins une décennie que le torchon brûle, le wahabisme saoudien supportant mal les accointances des qataris avec les Frères musulmans dont ils abritent les grands clercs.

Jusque-là un point commun les unissait, leur hostilité viscérale à Damas dont le régime de l’époque du père de Bachar, Hafed Al Assad, faisait trembler et chanter les monarchies et les émirats di Golfe.

Le dernier sommet du président américain, Donald Trump, avec les chefs d’Etat et de délégations arabes à Ryad et son recadrage de l’Iran dans l’axe du mal, n’est certainement pas étranger à la décision de mettre Qatar au ban des pays de la région. S’il ne les y a pas encouragés explicitement, il ne les en a sûrement pas dissuadés.

Pour l’histoire et pour la vérité, il faut préciser que Doha n’a pas volé ce qu’il lui arrive. Pendant des années il a mis sa manne gazière au service d’un funeste projet américain de démembrement des pays arabes*. La chaine Al Jazeera et son vicieux rôle de pyromane dans l’attisement du feu de la rue arabe n’est que la face visible du vaste complot*.  On en connait le résultat.

Aux capitales arabes qui se plaignaient de ce jeu trouble, Qatar se complaisait à répondre avec beaucoup d’arrogance, de dédain et de morgue. Sans connaitre la fable, cet émirat de 11,5mille  kilomètres carrés  et d’une population d’à peu près 2 millions d’habitants dont 80% sont des immigrés esclaves, fit la grenouille qui se [voulait] faire aussi grosse que le bœuf. Elle « s’enfla si bien qu’elle creva ».

*Voir les mémoires d’Hillary Clinton