Nizar Baraka

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Ce serait lui faire injure que de traiter Nizar Baraka de candidat du Makhzen ou de poulain de Ould Rachid. Il s’en défend âprement lui qui a fait les choses dans les règles de l’art et milite pour l’autonomisation du parti. Sous entendu que sous Hamid Chabat il est devenu une succursale du PJD et auparavant une filiale du PAM.

Tant pis s’il n’y aura pas grand monde pour le croire, ce sera à lui, s’il est élu au secrétariat général de l’Istiqlal, de prouver qu’il pourra faire mieux que Abbas El Fassi avant de passer le relais à Chabat, et au moins autant que M’hammed Boucetta dans l’affirmation de la personnalité du vieux parti. Il entrera alors dans l’histoire par la grande porte pour rejoindre son grand-père, Allal El Fassi, l’un des pères fondateurs de l’Istiqlal, au panthéon des grands.

On n’en est pas encore là.

Pour l’instant il a annoncé sa candidature en présence de la noblesse istiqlalienne, fine et policée. Il a été ainsi adoubé par une bonne partie de ceux-là même qui, à un moment donné, au dernier congrès, ont apporté un soutien décisif à Hamid Chabat lui permettant de battre l’oncle maternel de Nizar Baraka, Abdelouahed El Fassi. Ainsi va la politique.

On ne va pas discuter son programme, il n’engage que ceux qui y croient. Un bref parcours entre ses lignes fait ressortir des entendus sur lesquels les militants ne peuvent qu’être d’accords. Avec cette énorme ambition faire renaitre l’Istiqlal de ses cendres alors qu’il n’a aucune des propriétés du phénix.

Nizar Baraka a toutes ses chances et le meilleur de ses alliés n’est autre que le vertigo de Hamid Chabat. Son succès dépend du prix que mettra ce dernier pour vendre sa peau.

Le prétendant au leadership de l’Istiqlal, il faut le dire, n’a pas fait les choses à moitié. Il est parti très tôt, a fait le tour des popotes istiqlaliennes, battu le pavé, élaboré sa vision de l’avenir du vieux parti croulant auquel il entend, à l’en croire, donner une nouvelle vigueur et une seconde vie.

La partie n’est pas gagnée d’avance, mais l’envie y est et le chemin est pavé de bonnes intentions. Il faut juste éviter qu’elles ne conduisent à l’enfer.