Pas une larme

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Difficile de ne pas partager le coup de gueule de Jamal Berraoui après la décision du président américain de reconnaitre Al Qods comme capitale d’Israël même s’il n’a fait qu’entériner un état de fait.

En plus d’humiliés, depuis 1948, ne soyons pas dupes.

Depuis la chute de l’empire Ottoman, auxquels les Arabes ont pris part pour des raisons compréhensibles, le monde musulman, un milliard et demi nous dit-on, parmi lesquels nous figurons en premier lieu, n’a fait que régresser.

Rendons-nous à l’évidence, leur force, celle de l’Occident, est dans notre faiblesse. C’est un cycle qui a commencé il y a longtemps et, sauf miracle, nous y sommes pour encore un bon bout de temps, pendant que l’épicentre du monde se déplace progressivement mais sûrement vers l’Asie. Pas besoin d’avoir lu Ibn Khaldoune pour s’en rendre compte.

Contrairement à Jamal Berraoui, je ne manifesterai pas, je ne prendrai pas part à ces randonnées du dimanche pour revenir à la maison faire la sieste avec la conscience tranquille de celui qui a fait son devoir.

Nos efforts doivent se concentrer sur l’éducation et le savoir. Or c’est là que nous enregistrons l’essentiel de notre faillite. Tant que nous n’aurons pas ouvert sérieusement ce front, Donald Trump, ses prédécesseurs et ses successeurs, continueront à dicter leur loi à tous. C’est, pour dire les choses prosaïquement, une histoire de rapport de force.

Tout ce que le monde comporte comme capitales qui comptent et qui ne comptent pas ont commencé par exhorter l’hôte de la Maison Blache de ne pas  franchir le Rubicon, puis, une fois fait, chacune, selon sa position, a condamné, désapprouvé, déploré, regretté… Trump n’en a cure.

L’humanité n’a pas attendu  Jean de La Fontaine pour comprendre que la raison du plus fort est toujours la meilleure. L’ONU, son Conseil de sécurité, ses résolutions, le droit international ce ne sont que des machins dont on se sert contre les faibles. Parfois même pas. Avant Trump, Bush fils s’en est passé pour aller rendre l’Irak dix siècle en arrière.