Saad Lamjarred encore

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C’est un ami très attentif aux évènements, qui m’apprend la nouvelle, qui n’en n’est plus une, en m’envoyant deux articles, l’un du quotidien français, Le Figaro, l’autre d’un autre français, Le Monde. Comme ça il efface rn moi toute réticence et tout doute que m’inspire généralement ce que les réseaux sociaux colportent.

Le chanteur marocain Saad Lamjarred, soupçonné de viol, est en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Saint-Tropez depuis dimanche matin.

L’artiste est déjà porteur d’un ornement particulier qu’on trouve que dans des bijouteries spécialisées, un bracelet électronique. Les deux journaux se font un plaisir de le rappeler :

Saad Lamjarred, 33 ans, dont les clips ont été visionnés des millions de fois sur internet, avait déjà été mis en examen en octobre 2016 à Paris pour "viol aggravé" et "violences volontaires aggravées" et écroué […]

Le chanteur a par ailleurs été mis en examen pour "viol" le 11 avril dans une enquête ouverte après la plainte d'une jeune Franco-Marocaine affirmant avoir été abusée et frappée par le chanteur, à Casablanca en 2015 [...]

Il a également été mis en cause aux États-Unis dans une affaire de viol présumé datant de 2010, mais les poursuites ont été abandonnées […]

C’est sûr, le beau gosse de la chanson marocaine a bien plus qu’un problème. Si les faits s’avèrent, une parure électronique n’y suffirait pas. Les réseaux sociaux ne boudent pas leur cruauté, plus vite que leur ombre ressortent et propagent en boucle des scènes de pièces interprétées par sa mère, la succulente artiste Nezha Regragui. Des séquences, pour reprendre l’expression d’un autre ami, affreusement prémonitoires.

Dans mon coin une colère noire me submerge. Ce n’est pas de la castration chimique qu’il faut à cet enfant, mais l’émasculation. Je suis triste. Triste pour moi, pour sa mère, pour son père, pour mon pays et pour bien d’autres choses. Pour lui aussi, peut-être. Un peu.

Tombe l’information du prolongement de sa garde à vue. Le parquet de Draguignan s’en explique en parlant d’« une affaire complexe » qui s’est déroulée « dans le cadre de rencontres dans des établissements de nuit » avec « deux versions diamétralement opposées (qui) s’entrechoquent », nécessitant « la poursuite des investigations et l’audition de tout témoin utile ».

Ce n’est sans doute pas du baume, mais, tout de même, du bémol. Le parquet ne prend pas les déclarations de la plaignante pour parole d’évangile et subodore éventuellement l’exploitation d’une situation de faiblesse du chanteur à succès… Le procureur ou son substitut n’exclut pas que Saad Lamjarred soit, cette fois-ci, injustement mis en cause. Et ne reste plus qu’à prier. Pour sa mère, pour son père, pour lui ; nous dans une semaine on aura oublié.