Un peu de pudeur ne ferait pas de mal

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Le Bureau politique du parti du progrès et du socialisme (PPS) qui s’est réuni début janvier a publié un communiqué aux accents d’un parti d’opposition dont les militantes et les militants se mêlent aux luttes des masses populaires, comme, par exemple à Jerada. L’évaluation qu’il fait de la situation actuelle dans l’ensemble du pays et en rapport avec les perspectives ne semble par ailleurs tenir aucunement compte de présence au gouvernement sans discontinuité depuis 20 ans. Le seul d’ailleurs dans ce cas parmi les partis dits historique.

Dans cette position il pêche par insuffisance et affiche un mépris absolu pour la mémoire des Marocains. Or s’il y a un parti qui me semble frappé d’une certaine illégitimité, c’est bien le PPS. Non pas qu’il serait un parti deus ex machina, bien qu’il le soit devenu sur le tard, mais parce qu’il a fait l’impasse sur son histoire lors de sa transformation de formation communiste à formation, il ne faut pas avoir peur des mots, libérale. Il ne s’agit pas de passer en pertes et fracas son passé de micro-parti progressiste qui a eu à payer son lot de souffrance pendant les « années de plomb ». Ce serait injustice. Ce dont il est question c’est sa manière d’avoir réalisé sa mue sans autocritique, sans réédition des comptes et sans changement d’appellation comme si les amis de Nabil Benabdallah ont préservé fut-ce une brindille de progressisme ou de socialisme.

Les nombreux amis et connaissances que je compte au sein du PPS vont certainement s’étonner que j’en vienne, presque quatre décennie après, à soulever ce point de vue qu’ils connaissent par ailleurs parfaitement bien. La réponse et la justification à ce coup de gueule se situe dans cette valse sans élégance dans les positions, sans réédition de comptes, alors que parmi les loups il s’en fait le chantre. On l’oublie, c’est l’absence de la congruence entre le discours et les comportements, qui a jeté le discrédit sur la politiques et les politiques au Maroc. C’est certain, la vocation d’un parti est de gouverner. Mais pas à n’importe à quelle prix, n’importe comment, avec n’importe qui. Un peu de pudeur ne ferait pas de mal. Il y a des moments où il faut savoir partir en assumant d’abord ses erreurs, ses fautes et ses manquements, puis, par la suite, après expiation, hurler très fort.