2017 pour une nouvelle gauche

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Qui peut expliquer aux Marocains d’Azilal que quand l’Etat marocain consent à investir un dirham dans sa région, il en dépense milles pour le Nord ? L’égalité ce sont les services publics et leurs accessibilité, quand le premier hôpital est à 200 km est on vraiment citoyen ?

Le PPS aura ses strapontins gagnés à la faveur de son indécence, et au soutien incompréhensible des distributeurs de la rente des listes nationales, l’USFP subit l’humiliation suprême celle d’un parti qui a changé 3 fois d’alliances « stratégiques » en quelques semaines, la gauche n’existe plus, dans le monde partisan, puisque les chefs ont décidé de faire des partis de marche pieds, pour ambitieux incompétents, ou courtisans sans colonne vertébrale.

Pourtant la gauche existe socialement. L’aspiration égalitaire et l’enjeu libertaire sont présent plus que jamais dans la société. Or c’est le fondement même de la gauche, de son projet de société.

On peut avoir énormément de respect pour des militants qui sont toujours dans la nostalgie des combats d’antan, ou d’autres qui croient qu’il suffit d’agréger des cadres vermoulus pour avoir « un grand parti », mais il faut être réaliste. Ce sont des bêtises, qui n’annoncent que de nouvelles défaites encore plus humiliantes.

La nouvelle gauche doit se structurer autour d’une valeur cardinale : l’égalité. Celle-ci doit être déclinée de manière quasi chirurgicale. L’égalité entre les individus face au droit n’est réelle qu’avec la fin des rentes. L’égalité hommes- femmes doit sortir du ghetto de la parité pour concerner la santé prénatale, la violence au sein du couple, l’héritage, le droit des femmes à disposer de leur corps. L’égalité territoriale c’est le refus de voir l’investissement public concentré sur quelques régions. Qui peut expliquer aux Marocains d’Azilal que quand l’Etat marocain consent à investir un dirham dans sa région, il en dépense milles pour le Nord ? L’égalité ce sont les services publics et leurs accessibilité, quand le premier hôpital est à 200 km est on vraiment citoyen ?

Sur toutes ces questions des mouvements sociaux sont hyper actifs, il suffit, façon de parler de les agréger dans un projet plus global. La question environnementale, le problème identitaire, sont des thèmes marqueurs à gauche.

Ceux qui pensent qu’il faut obligatoirement utiliser les cadres, les canaux existants sont voués à l’échec. Ce qu’il faut c’est d’abord définir un projet, avec des propositions, des pistes de débat. Ensuite créer une organisation avec le fonctionnement le plus démocratique possible, une structuration régionale et enfin s’assumer sur toutes les questions.

Tant que la gauche aura peur de revendiquer la laïcité, elle aura des Habib Forkani ou, au mieux, Haj Nabil Benabdellah à sa tête. Si la gauche ne revendique pas la monarchie parlementaire au moins comme horizon, alors elle sera piégée par les calculs politiciens. Enfin il faut arrêter d’émietter les syndicats. L’UMT est le seul syndicat indépendant du pays, les autres ne sont que des appendices.
Parce que le Maroc en a besoin, il paraît possible de voir l’émergence d’un parti des égalités qui ne serait pas une scission mais l’appel à l’engagement pour une jeunesse dont les aspirations rejoignent l’idéal de gauche.