Panama papers : Posture et imposture

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Panama papers, une appellation qui fait r?ver, qui me renvoie, je ne sais pas pourquoi, ?peut-?tre pour sa parent? avec le chapeau du m?me nom, ? M?moire de mes putains tristes, du Nobel colombien Gabriel Garcia Marquez?; au Nobel am?ricain Ernest Hemingway, probablement ? cause de son affection pour Cuba dont, par ailleurs, Garcia Marquez adorait l?ex-pr?sident Fidel Castro. L?histoire a un ar?me de ce charme particulier, propre ? l?Am?rique Latine, de sa nonchalance ? mi-chemin de la rigueur et du voyoutisme. Un continent dont les autres Am?ricains, les Etats-uniens, ?ne sont jamais loin au propre comme au figur?. Il me fascine autant qu?il m?intrigue et me fait peur. C?est au Panama que les Etats-uniens avaient d?barqu? en 1989 pour capturer son pr?sident Manuel Noriega, accus? de trafic de drogue, en fait un ancien honorable correspondant de la CIA, qui s?est mis en t?te de tenir t?te ? ses anciens ma?tres de Washington. Avec Panama papers, le d?barquement est cette fois-ci plus subtil, moins brodequin et plus smart. Les fins limiers, les vrais, pas ceux qui leur servent de fa?ade, subtilisent des tonnes et des tonnes de documents et de donn?es pour informer le monde des malversations, et peu importe si parmi eux il y a des honn?tes gens, de ses dirigeants, ses riches et moins riches. L?intention est louable. Elle l?aurait ?t? plus si elle avait touch? un autre paradis fiscal, le premier de tous les paradis fiscaux, Dalawer, un Etat entre quarante neuf autres Etats qui constituent un lointain pays qu?on appelle les Etats Unis d?Am?rique.

Panama papers donc. Mes amis qui me connaissent bien savent que je suis un sceptique n? et ne s??tonneront pas en cons?quence que cette affaire m?ait laiss? d?s le d?but perplexe, dubitatif? 11,5 millions de documents tomb?s du ciel. Un homme anonyme dont on sait qu?il n?est pas r?mun?r?, un philanthrope en somme, les a livr?s ? un journaliste d?un grand journal Allemand et s?est volatilis? dans la nature. La t?che est trop grande pour lui, on le comprend. Pour mener la mission ? bien, on trie sur le volet 370 journalistes, sans Arabes ni Africains, pour former le Consortium international des journalistes d?investigation, une autre appellation qui en impressionne plus d?un. Mais pour investiguer quoi?? ?Du pr?t-?-manger?: Demander ? un journaliste d?enqu?ter sur ?cette affaire n?est-ce pas comme demander ? un super flic de la Brigade centrale des investigations judiciaires de Abdelhak Khayame chapeaut? par la DGST de Abdellatif Hammouchi d?enqu?ter sur un crime dont vous lui fournissez auparavant le corps, le mobile, l?arme et l?auteur arr?t? en flagrant d?lit en pr?sence de douze t?moins?? Autant vous dire tout de suite que le journalisme d?investigation, pour l?avoir fr?quent?, je n?y crois pas du tout. Le journalisme d?investigation, c?est toujours une source, que le sc?nariste de l?excellent film Les hommes du pr?sident mettant en sc?ne l?affaire Watergate qui a fait tomber le pr?sident am?ricain Richard Nixon, nomme ??Gorge profonde???: La voix et la main d?une puissance, tapie dans l?ombre, que tout le monde devine mais dont peu de gens parlent et parlent peu, qui a un int?r?t pr?cis dans la divulgation d?une information et assez de billets verts pour se payer des relais. Le reste n?est que posture et gloriole. ??

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