Al Hoceima encore une fois

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Les autres accusations, celles de collusion avec l’Etranger, ou d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, doivent être étayées par des preuves. Au regard de la loi c’est la présomption d’innocence qui doit prévaloir

Ils sont nombreux à se mettre aux abris dès que ça sent le roussi, c’est une attitude lâche et ce n’est donc pas la mienne. Je persiste et signe, sinon dans mes conclusions du moins dans ma démarche.

Pour un démocrate, le guide c’est les principes de l’Etat de droit. Dés qu’on s’en éloigne, les ennuis sont au bout.

Le principe de la liberté de manifester pacifiquement est l’un des piliers d’une vie démocratique. Mais encore faut il admettre qu’il y  des formalités à remplir. Il faut prévenir les autorités, signaler le parcours, qui peut être modifié au nom de l’ordre public. On oublie souvent ce point de droit.

Globalement à Al Hoceima cette liberté a été scrupuleusement respectée. Ce n’est pas rien, parce que les manifestations perdurent depuis 6 mois. Maintenant suite à l’incident grave de la mosquée, des arrestations et des poursuites sont en cours. Zefzafi a commis un délit, en public, au regard des lois marocaines. Ceux qui sont pour un autre statut des lieux de cultes, doivent se mobiliser pour changer les lois et non pas en contester l’application de celles qui existent, ce qui est attentatoire à l’Etat de droit.

Les autres accusations, celles de collusion avec l’Etranger, ou d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, doivent être étayées par des preuves. Moi je n’accuse personne, au regard de la loi c’est la présomption d’innocence qui doit prévaloir. Mais parce que nous ne sommes pas dans un monde de bisounours, je ne trouve pas farfelu de suspecter des manipulations. Oublie-t- on que les mafias de la drogue et de l’immigration clandestine sont d’une façon ou d’un autre en relation avec l’Europe et qu’elles ont tout intérêt à un bras de fer avec l’Etat ?

Mais cela ne condamne en rien les prévenus qui pourraient avoir résisté à toutes les sollicitations. C’est là qu’intervient le principe du procès équitable. Il faut que nous soyons tous attentif à la préservation des droits des accusés, mais sans préjuger du déroulement de l’action judiciaire. Décréter que c’est le retour aux procès politiques des années de plomb est d’une futilité navrante.

Par contre que des si tin soient interdits alors qu’ils ne présentent aucun danger de troubles à l’ordre public est consternant quand on applique, enfin, la loi, il ne faut pas brouiller le message par des mesures coercitives inutiles et à la pertinence légale discutable.

Sur le fond, toutes les régions du Maroc souffrent d’un déficit de services publics, d’emplois. Le drame se situe dans un projet de développement dont le centre n’est ni la justice sociale ni la justice territoriale. Ce choix n’est plus contesté par aucun parti politique. Il ne faut pas s’étonner qu’ils soient hors jeu et que la rue devienne plus représentative.