Et si le PAM était le gagnant ?

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Le PAM peut devenir une alternative à condition  qu'il cesse de se présenter comme un parti dont l'unique utilité sociale serait de barrer la route aux “intégristes”. A condition encore que les parlementaires soient au niveau d'une vraie opposition projet contre projet. Et enfin que cette opposition soit contre l'ensemble de la majorité et non pas uniquement le PJD

Le PJD sera minoritaire dans sa majorité, c'est un fait, El Othmani a dépassé toutes les lignes rouges dressées par son prédécesseur et a accepté une coalition à six. Le reste ira très vite, du moment que l'objectif, qui n'était autre que prouver au PJD qu'il ne pouvait être le maitre du jeu avec son nombre de voix est atteint. Les questions des postes et de personnes seront très vite réglées, même si elles laissent, comme souvent, des stigmates.

Il n'y a plus que deux groupes parlementaires qui sont en dehors de la coalition gouvernementale, l'Istiqlal et le PAM. Le parti de Allal El Fassi est en pleine ébullition. Entre Chabat et ceux qui veulent introniser Nizar Baraka descendant et allié des Fassi Fihri. C'est la guerre ouverte. Je pense que Chabat va perdre, mais je suis mauvais pronostiqueur.

En tout cas ce parti en cinq ans a joué les girouettes. D'abord allié du PJD il a quitté le gouvernement, s'est allié au PAM, en traitant le chef du gouvernement de terroriste, puis s'est rallié a ce même chef de gouvernement, cela fait désordre et cela ne ressemble pas à l'Istiqlal.

Depuis l'affaire de la Mauritanie, ce parti a annoncé qu'il soutiendrait la majorité sans participer au gouvernement. Difficile de le voir encore changer de camp. Mais admettons que Nizar Baraka prenne la main, ce qui est possible, que fera t il ? Maintenir cette position de réserviste, au cas où, qui est très intenable, ou plutôt s'inscrire dans une opposition dite constructive, pour se présenter en alternative à la fois au PJD, au RNI et au PAM. C'est une vraie question parce que de tous les partis traditionnels c’est le seul qui n'est pas électoralement mort et que son positionnement durant cette période déterminera son avenir. Et puis il y a le PAM. Si l'Istiqlal ne se met pas dans l'opposition, il constituera avec les deux élus du front de gauche, la seule opposition institutionnelle. Ce parti accuse, avec des présomptions fortes, d'être l'émanation du “Makhzen”, se retrouve dans la situation où il peut être le réceptacle de toutes les insatisfactions populaires, qui voudraient continuer a s'exprimer par le vote au lieu de la rue et de la violence.

Mais pour cela, il y a plusieurs conditions à remplir. La première c'est qu'il cesse de se présenter comme un parti dont la seule, l'unique utilité sociale serait de barrer la route aux “intégristes”. On a vu que la meute contre Benkirane était plus fournie. La seconde c'est que les parlementaires soient au niveau d'une vraie opposition projet contre projet. Et enfin que cette opposition soit contre l'ensemble de la majorité et non pas uniquement le PJD.

C'est un chemin de crête qui réclame un changement d'ADN, mais il peut ouvrir au PAM une vraie possibilité d'abord de mobilisation avec la société et ensuite un trou de souris pour se présenter comme une alternative. C'est très compliqué, mais c'est enfin possible. La question est: Ce parti est il capable de faire sa mue ? L'avenir nous le dira

 

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