Hajar Raïssouni : Un acte hautement humain

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Hajar Raissouni est libre. Elle, son fiancé et toutes les personnes condamnées dans le cadre de ce dossier ont bénéficié d’une grâce royale.

Maintenant, qu’un acte hautement humain du Roi Mohammed VI a mis fin à une situation douloureuse pour les concernés, leurs familles et leurs amis, une lecture sereine s’impose. 

Premier constat : nous n’avons pas eu de débat 

Il y a eu de la tension, de la violence verbale, des accusations de part et d’autre. Mais pas de vrai débat. 

Nous avons juste assisté à une exhibition pathétique du sophisme de certains islamistes qui changent de valeurs comme ils changent de vestes, à la position fragile et embarrassée de certaines voix modernistes qui avaient du mal à se faire entendre et à l’opportunisme de certains activistes, sans foi ni loi,  habitués, tels des rapaces, à sauter sur la première occasion qui leur permettrait de dénigrer leur pays et de nuire à son image.

Peu leur importent les rêves anéantis d’un jeune couple, le malheur des familles concernées ou la réputation brisée d’un médecin. Leur seule obsession,  c’est créer du buzz nuisible au Maroc.

Et beaucoup d’entre eux ne voyaient dans cette situation qu’une raison d’être et d’exister, espérant ainsi qu’elle perdure. 

Deuxième constat : les discours contradictoires 

Comment peut-on revendiquer l’État de droit et demander à ce que des lois ne soient pas appliquées. Un officier de police judiciaire a pour obligation de respecter les procédures. Comment peut-on s’afficher en démocrate et lui exiger le contraire. C’est de la pure démagogie.

Et c’est le cas aussi du parquet ou du magistrat. Ils ne peuvent se permettre d’agir selon l’humeur ou l’identité des personnes jugées. 

Comment peut-on fustiger notre système judiciaire pour son application rigoureuse de la loi et revendiquer au même temps l’indépendance de la justice ?

Ces contradictions dans les discours et les actes qui frôle la schizophrénie devrait nous interpeller et nous inciter à revoir notre manière d’affronter nos différences par le débat et dans la sérénité. 

Mais pour ce faire, il faut du courage et de l’audace chez les politiciens et les acteurs de la société civile. Ce n’est pas au policier ou au juge de le faire, c’est au législateur de prendre l’initiative. 

Nous avons aujourd’hui tous les mécanismes institutionnels pour que les représentants de la Nation puissent agir pour réformer et faire évoluer les textes de loi.

Ne captent-ils pas les signaux donnés par le Souverain, tant par le discours que par l’action, où il incite tous les acteurs de la vie publique à faire preuve de créativité et de responsabilité et agir pour que le pays avance ?  

Ne voient-ils pas comment le Roi agit et prend l’initiative à chaque fois avec audace pour faire évoluer les choses dans le bon sens ? 

Ne voient-ils pas qu’il le fait toujours conformément à ses prérogatives constitutionnelles et religieuses montrant ainsi à tout le monde qu’il est le premier garant du respect des lois et des règles de l’État de droit ? 

Aujourd’hui, alors que le Maroc entame une nouvelle phase dans son processus de développement sous l’impulsion du Souverain, n’est-il pas temps de changer de manière de débattre et d’apprendre à se respecter et à agir ensemble pour transcender les différences et trouver les compromis nécessaires pour en finir avec les archaïsmes politiques et sociaux qui entravent cette marche ? 

Les politiciens, les acteurs de la société civile, les intellectuels et tous les partenaires du projet social marocain sont-ils prêts à s’impliquer dans une vraie dynamique de développement social qui va au-delà des petits calculs individualistes ou sectaires ? 

C’est une question à laquelle ils doivent répondre par l’acte avant la parole. 

Le monde avance et nous n’avons plus de temps à perdre 

A vendredi prochain