LA CULTURE de BAK SAHBI !

5437685854_d630fceaff_b-

9980
Partager :

La politique de « Bak sahbi » a été érigée, depuis bien longtemps, au rang de politique officielle de pratiquement tous nos organismes. Driss Chouika, activiste du cinéma et réalisateur qui a à son actif deux longs métrages, considère dans ce texte au titre initial « On exporte bien notre ‘’nouvelle culture’’ », qu’aujourd’hui, cette politique a un nouvel adepte, Sarim FASSI FIHRI,  directeur du Centre Cinématographique Marocain

Ainsi, le clan des patrons de la politique de « Bak sahbi » s’est vu renforcé, et soutenu par un certain nombre d’autres patrons d’entreprises et services publics, ils ont pu propager une véritable « nouvelle culture » basée sur le clientélisme, le favoritisme, les relations personnelles et la corruption, plus communément connue sous la dénomination populaire de « Bak sahbi ».
Cette culture, jusqu’à présent pratiquée sur le plan national, est aujourd’hui passée à l’échelon international. Et c’est grâce à l’apport de Sarim FASSI FIHRI qu’elle a pu être exportée ! La dernière tentative d’exportation réussie l’a été à destination de la Suède, plus précisément au Festival du Cinéma Arabe de Malmo dont la dernière édition a choisi le cinéma marocain comme invité spécial du festival. Sauf que Ssi Sarim, au lieu de procéder comme le veulent le règlement et la coutume, c’est-à-dire constituer une commission qui choisit une liste représentative de ce qui s’est fait de mieux dans la production cinématographique nationale, a opté pour une approche « Bak sahbi » ! Il a établi lui-même une liste de films en éliminant systématiquement les films des réalisateurs/producteurs qu’il désigne sous l’appellation « les amis de l’ex-directeur du CCM », autrement la majorité des cinéastes ! ceux qui avaient clamé haut et fort que la manière précipitée et confuse dont le Ministère de la Communication cherchait à remplacer Noureddine SAIL était préjudiciable à l’essor que connaissait le cinéma national.

Ces « amis de l’ex-directeur » sont ainsi éliminés et marginalisés à tous les niveaux au CCM : ils n’ont plus droit au Fonds d’Aide depuis deux ans, ne sont plus invités aux festivals organisés par le CCM, leurs films ne participent plus aux festivals où le CCM est partenaire ou dont la programmation est proposée par le CCM…

Et ils ont même réussi à faire mieux : ils ont carrément exclu le film marocain du dernier FIFM ! Qui dit mieux ?!...

Voilà où nous en sommes. Avant, nous exportions bien notre culture vivrière, tomates, oranges et autres agrumes. Aujourd’hui, nous exportons également notre « NOUVELLE CULTURE NATIONALE», nommée « BAK SAHBI ». Excellente évolution pour l’économie nationale !