La démocratie, ce sont des valeurs !

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L’une des démocraties les mieux installées est en train de nous faire la leçon. Donald Trump élu président des USA, ne peut pas faire ce qu’il veut, y compris au nom de la sécurité intérieure, cause sacro-sainte

Ce qui se passe aux USA n’est pas anodin. Le président de la première puissance mondiale est bloqué par des juges. Son décret anti-immigration, refusant l’entrée des ressortissants de 7 pays aux Etats-Unis est jugé discriminatoire.

Il faut y voir un vrai réflexe démocratique. On croit souvent chez nous que la démocratie se résume à des élections libres et transparentes et qu’ensuite le gagnant est libre de ses actes. L’une des démocraties les mieux installées est en train de nous faire la leçon. Donald Trump élu président des USA, ne peut pas faire ce qu’il veut, y compris au nom de la sécurité intérieure, cause sacro-sainte.

Ce que les juges lui disent c’est qu’il viole le cinquième amendement qui interdit toute stigmatisation, en particulier pour des raisons religieuses. Il a beau être élu sur un discours islamophobe, il ne pourra pas réaliser son programme. Tout simplement parce que la compétition politique ne transcende pas le consensus au niveau des valeurs, tels que les pères fondateurs les ont voulues pour la démocratie américaine.

C’est un vrai débat pour les démocraties en construction. Les élections sont un moment démocratique important. Les débats sur la parité, la présence des jeunes peuvent avoir leur importance et un certain impact sur la société, mais la faiblesse des consensus sociaux est une vraie fragilité.

Parce qu’il n’a respecté aucune institution, ni la justice, ni l’administration, ni l’armée, au nom de la légitimité que confère le suffrage universel, Morsi a fait le lit du coup de l’état de Sissi, et a donc ramené l’Egypte 30 ans en arrière, passant la révolution par pertes et profits.

Est-ce qu'une majorité élue peut imposer des restrictions à la liberté individuelle, consacrée par la constitution, à la régionalisation, aux questions identitaires au Maroc ? L’épisode que nous vivions avec Benkirane qui bloque la constitution du gouvernement, qui refuse l’USFP parce que Lachgar ne lui plaît pas, pose de vraies questions.

Est-ce que le fait d’avoir 20% des voix permet de laisser le pays sans exécutif pendant 5 mois ?  Est-ce que l’intérêt de la nation ne transcende pas ces 20% de voix ? C’est un vrai débat, qu’il faut entamer tout de suite.

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