Quand le général parle du Maroc et de Hassan II

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Le livre ouvre le débat sur la question du Sahara en s’interrogeant s’il faut la laisser aux générations futures… » Ce qui laisse la question ouverte sur plusieurs scénarii dont deux principaux : Aller vers une solution politique ou une guerre ouverte

Le général à la retraite et ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, qui avait conduit le coup d’Etat contre les urnes en 1992, publie ces derniers jours les « bonnes feuilles » d’un ouvrage à paraitre où il revient sur les questions et les évènements dont il a été parfois le témoin impuissant mais souvent l’acteur pas toujours neutre.

A en croire la presse algérienne, K. Nezzar consacre une bonne partie de ce livre à la question du Sahara aux rapports de Hassan II avec Houari Boumediene et par la suite Chadli Benjdid.  

N’allez pas chercher loin. Ce qu’il raconte sur Hassan II est en droite ligne de la réécriture de l’histoire à laquelle les militaires algériens nous ont habitué : Homme « d’arrières pensées », de « volte-face », manœuvrier à outrance et sans scrupule qui aurait abusé de la « naïveté » de son homologue algérien le président Benjdid pour le mener en bateau et renforcer les positions militaires du Maroc au Sahara notamment par la construction des murs de défense.

Il évoque aussi l’existence d’un « plan d’Alger » pour empêcher « le Maroc de construire ses fortifications » ce qui témoigne, s’il en est encore nécessaire, du degré d’implication des militaires algériens, mais qui n’a pas reçu l’ordre d’application de Benjedid.

Le quotidien algérien Al Watan rapporte que « le livre ouvre le débat sur cette question en s’interrogeant s’il faut la laisser aux générations futures… » Ce qui laisse la question ouverte sur plusieurs scénarii dont deux principaux : Aller vers une solution politique de ni vainqueur ni vaincu ou une guerre ouverte pour en finir une fois pour toutes, si toutefois une guerre est de nature à mettre fin à quoi que ce soit.

Je ne sais pas par quelle schizophrénie ou bipolarité il y arrive, mais celui qui fut l’homme tout puissant de l’Algérie s’interroge sur ce qu’il appelle « cette politique de la chaise vide adoptée par nos dirigeants [algériens] en ce qui concerne la question du Sahara occidental et des relations avec le Maroc. » Au vu de ce qui se passe, c’est à se demander ce que serait l’attitude d’Alger à l’égard Rabat s’il décide la politique de la chaise pleine ?

On attendra d’avoir le livre entre les mains pour en juger de la teneur même si l’on sait déjà que c’est de l’algérianisme, tout l’algérianisme, rien que de l’algérianisme. Ou en deux ou trois petits mot une mémoire déformée.

On s’étonnera tout de même qu’après les mémoires d’un autre général à la retraite, Rachid Benyelles où il essaye de faire croire que l’armée n’était pas au pouvoir, que ce soit au tour de Khaled Nezzar, qui a eu la tête de Chadli Benjedid et du FIS, de tenter de créditer la même idée en indiquant qu’il ne trouve de réponse à ses interrogations ni auprès d’Ahmed Taleb Ibrahimi, alors ministre des Affaires étrangères ni auprès de Massaidia à l’époque numéro deux du FLN. Comme si une fois encore on assiste à une nouvelle tentative à grande échelle de réécrire la mémoire des Algériens.   

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