Le tapis turkmène distingué par l'Unesco fait le bonheur du président

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Un "événement historique": le président du Turkménistan a loué mardi l'inscription au patrimoine culturel de l'Humanité de la fabrication traditionnelle des tapis turkmènes, qui occupent une place centrale dans l'identité promue par ce pays autoritaire d'Asie centrale.

Gourbangouly Berdymoukhamedov a félicité de "tout son coeur" ses compatriotes dans une déclaration à la une de tous les quotidiens de cette ex-république soviétique.

Dans ce pays désertique longtemps resté uniquement peuplé de tribus nomades, le tapis est plus qu'un simple élément de décoration. "Etends ton tapis et je lirai ton âme", dit un proverbe turkmène. 

Dès le 13e siècle, l'explorateur vénitien Marco Polo (1254-1324) soulignait leur beauté: "les plus fins et plus beaux tapis du monde sont fabriqués ici", écrivit-il.

Mais dans cet Etat autarcique dirigé d'une main de fer par Gourbangouly Berdymoukhamedov, les tapis ont aussi une fonction politique, en tant que fondement de l'identité turkmène, comme le sont aussi la race de cheval Akhal-Teke ou celle des chiens alabaï. 

Les tapis sont ainsi exhibés à chaque cérémonie publique, que ce soit l'inauguration d'une gare en plein désert ou la fête nationale. 

Ils ont leur jour dédié, le dernier week-end de mai, et Gourbangouly Berdymoukhamedov a rédigé un livre intitulé "Beauté céleste" au sujet du tapis turkmène, qu'il compare à "un hymne éternel à la vie".

"Dans nos tapis, frappant par leur beauté et leurs nuances harmonieuses, se concentre le savoir historique et spirituel du peuple turkmène", a encore écrit mardi le tout puissant chef de l'Etat, saluant un symbole de "l'humanisme et l'unité" du Turkménistan.

L'Unesco, qui a intégré le savoir-faire du tapis turkmène le 12 décembre au patrimoine culturel immatériel de l'Humanité, a souligné son importance comme "signe d'identité et d'unité culturelle". 

"Les savoir-faire et connaissances associés sont transmis au sein de la famille, et la viabilité de la tradition est assurée par les membres de la communauté", poursuit l'organisation.

Tissés uniquement par des femmes en laine de mouton "sardjin", une race locale, "les tapis servent à la fois de revêtement de sol et de décoration murale, et des tapis particuliers sont aussi tissés pour les naissances, les mariages et les rituels de deuil et d'oraison".

A Achkhabad, le musée national du tapis expose plus de 2.000 exemplaires.

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