Ouverture du 10ème festival de Fès de la culture soufie

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La 10ème édition du festival de Fès de la culture soufie, placée sous le thème "le soufisme à la rencontre des sagesses du monde : la route du soufisme du Maroc vers l’Inde", a débuté samedi dans la medersa Bouananya

Placé sous le patronage du roi Mohammed VI, le festival, qui fête son dixième anniversaire, invite cette année le public à un "voyage à la fois géographique, culturel et symbolique".

Donnant le coup d’envoi à une semaine de débats, de chants, de poésie et d’"allégresse spirituelle", le président du festival, Faouzi Skalli a mis l’accent sur la richesse et la profondeur du patrimoine culturel, artistique et spirituel du Soufisme, qui s’enracinent dans des siècles d’histoire et constituent la trame vivante, et sans cesse renouvelée, de la civilisation de l’Islam.

"Cette même trame culturelle et spirituelle du Soufisme fut sans doute au cœur de cette symbiose particulière entre les trois traditions abrahamiques, qui fut celle de l’Andalousie pendant près de huit siècles et dont le Maghreb, et le Maroc en particulier, ont reçu grandement l’héritage", a-t-il souligné, lors de la séance d’ouverture, qui s’est déroulée notamment en présence du wali de la région Fès-Meknès, gouverneur de la préfecture de Fès, Said Zniber.

De son côté, l’avocate islamologue, Courtney Erwyn, a souligné que "dans une conjoncture dominée par l’individualisme, le Maroc, et Fès en particulier, représente aujourd’hui un havre de spiritualité et d’ouverture".

Le soufisme, qui a trouvé au royaume un terreau fertile, a dans son essence cette capacité de promouvoir la culture de la spiritualité, de jeter des ponts entre les peuples et les civilisations, a-t-elle relevé.

Cet aspect du soufisme a été également souligné par l’écrivain britannique Andrew Harvey, qui a mis l’accent sur la nécessité de "replonger dans les sources profondes de la religion pour apporter des réponses aux dangers qui guettent l’humanité".

Selon lui, le soufisme apporte cette "paix de l’âme, cette convivialité, cette allégresse spirituelle nécessaires à la bonne compréhension du monde et au dépassement des clivages".

"Il convient de se pencher sur l’héritage légué par Rûmi, Ibn Arabi, Al hallaj et bien d’autres pour pouvoir échapper à ce matérialisme présent et permettre une nouvelle renaissance mystique’", a-t-il ajouté.

Lors de cette édition, tous les jours aura lieu une conférence la matinée et une autre l’après-midi. Des conférenciers du Maroc, d’Egypte, de France, d’Iran, des Etats-Unis, du Japon, de Suisse, de Turquie, d’Inde, du Niger ou encore de Côte-d’Ivoire débattront, entre autres, de "soufisme et paradigme andalou", des "racines spirituelles de la civilisation de l’islam", de "la place du soufisme dans la culture arabe contemporaine", de "soufisme, art et poésie" et de "soufisme et dialogue inter-religieux".

Chaque soir, les organisateurs proposeront des soirées de Samaâ des différentes Tariqas du Maroc, gratuites et ouvertes. Les Tariqas Qadiriya, Darqawiya, Harraqiya, Naqshbandiyya, Sharqawiya, Wazzaniya et Sqalliya se succèderont sur scène.

L’une des particularités de cette édition (14 - 21 octobre) sera la programmation de deux créations originales. La première, prévue ce samedi soir, rendra hommage au poète soufi andalou Al Shustari sous le thème "Souffles de l’Amour divin, du Maroc vers l’Inde". Cette création réunira la célèbre chanteuse bangladaise Farida Parveen et l’ensemble des chants du Samaa de Fès. La seconde création réunira, lors de la soirée de clôture, les grandes voix du Samaa du Maroc.

Le festival de Fès de la Culture soufie a lieu chaque année depuis 2007. Organisé en partenariat avec l’association Fès Saïss, il aspire, entre autres, à conforter le positionnement du Maroc dans le dialogue interculturel en jetant un pont entre l’Orient et l’Occident.

Le festival offre également une plate-forme d’expression aux artistes, marocains et internationaux qui se sont engagés dans une démarche spirituelle de manière à enrichir la créativité artistique et intellectuelle et prospecter des arts et des projets culturels et sociaux nouveaux qui œuvrent pour le dialogue interculturel, le développement humain et civilisationnel.