L’antithèse d’Abdelilah : Pas de Karôshi au Maroc

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couv-Kar?shi-au-Maroc- Le taux d?investissement global au Maroc n?est pas plus faible que dans les pays comparables. Mais le pays manque de quelque chose qu?on n?arrive pas ? d?finir Lorsqu?on analyse la croissance ?conomique du Maroc sur les soixante derni?res ann?es, on constate d?un c?t? un d?veloppement ind?niable, qui se r?sume aujourd?hui dans la baisse notoire des indicateurs de pauvret? absolue et relative, dans le bon niveau des infrastructures de base, dans un syst?me financier relativement solide, et des ?quilibres macro?conomiques que l?on arrive plus ou moins ? maintenir. Mais d?un autre c?t?, le Maroc n?a r?alis? sur cette longue p?riode qu?une croissance tr?s lente pour un pays ???mergent??, soit une moyenne de 4% par an. Il a ?t? d?pass? en termes de croissance ?conomique par de nombreux pays tels que la Tunisie, l?Egypte, le Botswana, l?Indon?sie, l?Inde et le Vietnam. De nombreuses ?tudes ont ?t? consacr?es ? la recherche des causes de nos faibles performances en termes de croissance ?conomique. Les carences les plus ?voqu?es sont celles de la faible productivit? globale des facteurs, du faible retour sur investissement, et de la structure sous-d?velopp?e du syst?me productif. Un syst?me domin? par un secteur tertiaire pl?thorique, et l?incapacit? du secteur industriel ? d?passer la barre de 25% du PIB. Ce qui est encore plus ?tonnant, c?est que le taux d?investissement global au Maroc (30% en 2012) n?est pas plus faible que dans les pays comparables. Il se situe au-dessus de la moyenne des pays ? revenu interm?diaires, et il est largement sup?rieur ? la moyenne des pays de la r?gion MENA. Mais dans notre pays, on observe deux faiblesses majeures?: d?une part l?essentiel de ces investissements est concentr? dans le b?timent et les travaux publics?; seulement 38% sont consacr?s ? l?industrie. Et d?autre part, le retour sur investissement demeure tr?s insuffisant dans le secteur industriel. Les explications les plus r?currentes sont?: les d?ficiences au niveau de l?administration et les probl?mes de corruption, les difficult?s d?acc?s au foncier, les probl?mes d?acc?s au cr?dit pour les PME, et l?inefficience du march? du travail. Nous occupons des positions tr?s peu enviables dans les classements internationaux relatifs ? la qualit? de l?enseignement, au d?veloppement humain, ? la gouvernance et ? la comp?titivit?. Le Maroc n?est pas bien class? par les diff?rents indicateurs de climat des affaires. Dans son dernier rapport ??Doing Business??, la Banque Mondiale positionne le Maroc ? la 87e place sur 189 pays, soit loin derri?re la Tunisie (51) ou la Turquie (69). Notre pays donne l?impression de disposer d?un potentiel certain de croissance et de d?veloppement, mais qu?il manque de quelque chose qu?on n?arrive pas ? d?finir. Alors, on tourne autour du pot. Dans la r?alit?, toutes les faiblesses invoqu?es ci-dessus peuvent ?tre rapport?es ? un seul ?l?ment, nous travaillons peu et mal. Et c?est le syst?me d?organisation ?conomique et social, avec son administration et sa culture, son ?ducation et son enseignement, ses lois et r?glementations, son code du travail, ses syndicats d?un temps r?volu, et sa justice peu fiable, qui contribuent tous ? la flemmardise ambiante. La bonne nouvelle c?est que les marocains sont parfaitement ? l?abri du Kar?shi, cette mort subite par surmenage au travail, bien connue au Japon?!

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