Atlantic Dialogues : L'instauration d’un nouveau contrat social est un impératif avec l’ère digitale

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Les intervenants ont indiqué que sans l’établissement de cette confiance entre les Etats, les entreprises et les citoyens, ce nouveau contrat social ne réussira jamais.

Les participants à une séance plénière organisée, vendredi à Marrakech, dans le cadre de la 7e édition de la Conférence internationale "Atlantic Dialogues", ont été unanimes à souligner que l’instauration d’un nouveau contrat social est devenue un impératif face aux nouvelles évolutions technologiques et digitales qui caractérisent les sociétés, affirmant que la réussite de ce contrat est tributaire de la confiance qui doit régner entre les différentes parties prenantes.

Lors de cette séance initiée sous le thème "L’ère digitale et le contrat social moderne", les intervenants ont indiqué que sans l’établissement de cette confiance entre les Etats, les entreprises et les citoyens, ce nouveau contrat social ne réussira jamais.

Dans ce sens, Sunjoy Joshi, président de l’Observer Research Foundation (Inde), Enrique Mendizabal, fondateur et directeur de "On Think Tanks" (Pérou), et Lex Paulson, avocat et professeur à Sciences-Po à Paris, ainsi que Jamira Burley (Head of Youth Engagement and Skills, Global Business Coalition for Education), qui ont animé cette rencontre, ont fait remarquer que la confiance entre les populations et les décideurs a été brisée, en partie à cause du développement technologique et digital.

Ils ont aussi relevé que le contrat social induit techniquement des parties prenantes et des engagements de tout un chacun, précisant qu’il doit être établi entre les citoyens eux mêmes et non pas entre les citoyens et les décideurs.

A ce sujet, ils ont fait constater que les réseaux sociaux se sont érigés désormais en une fenêtre d’échanges et une tribune de libre expression, soutenant qu’ils ne constituent pas pour autant une alternative à la démocratie réelle.

Les intervenants ont, en outre, expliqué que les populations en Afrique et généralement dans les pays en voie de développement risquent d’être dépassées et marginalisées par les évolutions technologiques qui ne sont pas inclusives.

Ainsi, ils ont insisté sur le fait que l’accès à Internet n’est plus "un privilège" mais il est devenu plutôt "un droit" des plus élémentaires.

Les panélistes ont également estimé que le contrôle et l’exploitation des données est devenue la nouvelle bataille à l’échelle mondiale, indiquant que la Chine est la mieux placée pour gagner cette bataille.

Dans ce cadre, ils ont affirmé que les gouvernements doivent se porter garants du respect de la vie privée de l’ensemble des citoyens face à toutes ces évolutions technologiques et à cette nouvelle ère digitale qui caractérisent les sociétés dans les quatre coins de la planète.

Ils ont, par ailleurs, noté que dans les pays non démocratiques, les nouvelles technologies peuvent, en fait, servir les régimes dits "autoritaires" et concentrer ainsi les pouvoirs politiques et économiques.

Placée sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, la Conférence "Atlantic Dialogues", qui se tient du 13 au 15 décembre, à l'initiative du Policy Center for the New South, sous le thème "Dynamiques Atlantiques: surmonter les points de rupture", connaît la participation de 350 conférenciers en provenance de 90 pays.

Ce conclave de trois jours offre l’occasion aux participants de jeter la lumière sur les grands enjeux géopolitiques et économiques du Bassin Atlantique, d’autant plus que le thème arrêté pour cette nouvelle édition reflète des tendances aussi importantes que la montée des populismes, la dernière élection présidentielle au Brésil et la politique étrangère des USA, dans la mesure où celle-ci remet en question l’avenir de l’Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

De grandes questions transversales restent, par ailleurs, posées telles que la démographie contrastée du Nord et du Sud, la dimension humaine de la crise migratoire, la mobilisation des ressources face au changement climatique, ou encore la perspective d’une nouvelle crise financière internationale.

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