Le Maroc ambitionne de produire 9 tonnes de safran d’ici 2020

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La production annuelle de cette épice noble est estimée actuellement à 6 tonnes. Son prix entre 12.000 dh/kg pour le safran en vrac, et 100.000 dh/kg pour le premier choix. Il faut environ 230.000 fleurs pour avoir un kilo de cette épice

Le contrat programme relatif à la production du Safran, signé entre la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Safran et le gouvernement, table sur une production de 9 tonnes d’ici 2020, a indiqué, mardi à Agadir, le président du Conseil régional de Souss-Massa et directeur de l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier, Brahim Hafidi.

S’exprimant à l’ouverture des travaux du 5-ème Symposium international sur le safran, Hafidi a souligné que la production annuelle de cette épice noble est estimée actuellement à 6 tonnes, grâce à une multiplication de la surface plantée qui est passée de 600 hectares en 2009 à 1650 hectares aujourd’hui.

Pour rappel, le prix de cette épice noble varie entre 12.000 dh/kg pour le safran en vrac, et 100.000 dh/kg pour le premier choix. Il faut environ 230.000 fleurs pour avoir un kilo de cette épice.

Ce contrat-programme prévoit également la mise à disposition des agriculteurs de l’équipement hydro-agricole pour la mobilisation de l’eau au niveau des safranières, le renforcement des programmes d’encadrement, de sensibilisation et de formation visant l’appropriation de techniques optimales de conduite des champ et le renforcement des travaux de recherche appliquée visant la sélection clonale, la valorisation des ressources locales et l’optimisation de la conduite technique en vue de l’augmentation de la productivité, l’amélioration de la qualité et de la compétitivité, a-t-il ajouté. 

Le wali de la région de Souss-Massa et gouverneur de la préfecture d’Agadir-Ida Outanane, Zineb El Adaoui, a mis l’accent, de son côté, sur la nécessité du transfert des connaissances et des technologies, développées au Maroc et ailleurs, relatives aux différents aspects de production et de valorisation de cette filière et le renforcement des capacités des organisations professionnelles, en vue de la consolidation et du renforcement de la position du Maroc sur les marchés traditionnels et la conquête de nouveaux marchés porteurs.

Il s’agit d’une filière vitale pour le Souss-Massa étant donné que 90% de la production nationale est traditionnellement produite dans la commune de Taliouine et fait vivre quelque 100.000 habitants, a-t-elle précisé.

Le président de l’Association internationale des sciences horticole (ISHS), Alireza Koocheki, s’est penché, quant à lui, sur les défis auxquels fait face la culture du safran au niveau mondial, notamment les changements climatiques qui nécessitent un effort d’adaptation et de reconversion vers une "agriculture intelligente".

La production du safran, qui pousse dans des parties très restreintes dans le monde, est estimée aujourd’hui à 330 tonnes annuellement, dont 94% provient de l’Iran, et devrait passer à 600 tonnes dans 10 années grâce au développement des techniques de culture de cette épice qui ne tolère pas beaucoup les produits chimiques. 

Initié par l’ISHS en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), les travaux de ce symposium portent notamment sur les avancées biologiques et technologiques afférentes à la culture de cette filière de même que sur ses usages et sa commercialisation. 

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