L’eau à la bouche

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Un participant au SIAM s’est fendu d’un truisme assurant que la thématique de cette édition "logistique et marchés agricoles", est capitale "parce que l'agriculteur ne peut pas penser production sans penser commercialisation". J’ai failli lui demander s’il avait trouvé ça tout seul

Cela me faisait drôle lundi matin en assistant aux dixièmes Assises de l'agriculture à Meknès. Dix ans déjà et c’est la première fois que j’y vais. Pour la main verte je devrais repasser. La nombreuse, très nombreuse assistance costume cravate avait certainement quelque chose à voir avec la terre. Banquiers donc financiers ; exploitants, gros exploitants ; ingénieurs, forcément agronomes, ou pas nécessairement, peut-être mécaniques pour les outils modernes du labour ; vétérinaires pour assister les vaches dans leur reproduction, vitale pour le carnivore qu’est l’humain… Mais moi  je n’en sais de notre mère la terre que ce que j’en avale en contributeur effréné à la société de consommation.

Ce que j’ai retenu de cette journée se sont deux ou trois petites choses. Le thème  des assises essentiellement: « la jeunesse, principal moteur et bénéficiaire de développement agricole ». Vaste programme au moment où la campagne se dépeuple au profit des périphéries citadines. Précisément, me dit-on. Et heureusement, m’explique-t-on, que l’ambition est portée par le Plan Maroc Vert qui entend en même temps tirer l’agriculture vers le haut par la modernisation et valoriser le petit paysan et sa production pour que la tradition ne se perd pas mais s’améliore, se modernise et devienne plus productive. En filigrane, le challenge est de se libérer de l’aléa climatique capricieux à volonté et rester un pays à forte dose agricole capable d’assurer au taux de croissance une part constante.

Mais il n’est pas question d’y aller seul. Si le Maroc s’érige en modèle, si le SIAM porte le label international, c’est exactement pour s’ouvrir à la coopération continentale entre Africains et voir plus loin en allant chercher dans d’autres contrées les « secrets » d’un savoir-faire qui fait d’un ‘’petit’’ pays comme les Pays-Bas le deuxième exportateur agroalimentaire et agricole dans le monde juste derrière les Etats Unis d’Amérique. On comprend aisément pourquoi ils sont l’invité d’honneur de la treizième édition du Salon de Meknès qui regroupe cette année 1.400 exposants de 70 pays et table sur 850.000 visiteurs

Le SIAM s’est donné pour thématique "La logistique et les marchés agricoles". Le sujet est d’une actualité éternelle. Ce qui m’amène à vous inviter à savourer avec moi, je ne peux pas y résister, le propos d’un participant qui s’est fendu d’un truisme assurant que la thématique de cette édition "logistique et marchés agricoles", est capitale "parce que l'agriculteur ne peut pas penser production sans penser commercialisation". J’ai failli lui demander s’il avait trouvé ça tout seul. Mais le SIAM n’est pas que savants, société savante et Géo trouvetou. C’est aussi et surtout les aromes du terroir, les nuances du miel, les saveurs des huiles, le chamarrée des fruits, le ravissement des sens et la permanence de l’eau à la bouche.

 

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