Rapport : Le Maroc deviendra un producteur d'armes

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Un récent rapport de la Strategic Defense Intelligence (SDI) a révélé que le Maroc serait actuellement en cours de négociation avec l'Espagne, la France et les États-Unis, ainsi que la Belgique et le Royaume-Uni, afin de lancer des coentreprises de fabrication d'armes. Ce nouveau projet vise à réduire la dépendance totale du Maroc vis-à-vis des fournisseurs étrangers, dans un cadre de compensation industrielle déjà utilisé par de nombreux pays.

La SDI, qui fournit des rapports sur le secteur mondial de la défense, a révélé que le fait que l'industrie militaire marocaine n’est pas en mesure d'exporter des armes et du matériel militaire, "va bientôt changer avec les négociations que mène le gouvernement afin de fabriquer et développer des armes".

Le rapport de la SDI a expliqué que l'ambition marocaine visant à développer son arsenal militaire cache l'aspiration de devenir une puissance militaire sur le continent, soutenue par sa stabilité macroéconomique, son faible niveau d'inflation et ses réserves de devises. 

Le Maroc, contrairement à d'autres pays émergents, est fortement déterminé à développer ses capacités de défense dans un contexte dangereux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, selon le même rapport. Quelques mois seulement après que l'Arabie Saoudite ait accepté de fournir un soutien financier au Maroc pour développer son industrie militaire, le Maroc a décidé de collaborer avec des entreprises britanniques et belges pour mettre sur pied des bases capables de produire du matériel militaire.

Dans le même sens, le rapport a révélé que les importations d'armements du Maroc ont augmenté, ce qui fait du pays le 13éme plus grand importateur mondial, et le second en Afrique, après l'Algérie, une position qui selon la SDI devrait durer au moins jusqu'en 2020.

Cela fait bientôt 5 ans que le Maroc étudie cette possibilité. Selon les informations du Quid, le pays a souvent fait appel à des cabinets de conseil afin de l’aider à élaborer une stratégie de compensation industrielle à même de lui permettre d’utiliser ses achats d’armes comme levier de négociation pour des coentreprises ou des transferts de technologies.

Qu’est-ce que la compensation industrielle ?

La compensation industrielle, appelée “offset” dans le monde anglo-saxon, est le fait d’exiger en échange d’un achat public, le maintien d’un pourcentage de la valeur de l’achat dans le pays acheteur. Cela peut passer par des coentreprises, de la formation ou encore des transfert de technologies.

Par exemple, quand la Corée du Sud a procédé à l’achat du TGV au début des années 90, ils ont exigé des transferts de technologies importants à la France. Aujourd’hui, le pays a son propre TGV, le KTK-II, avec des brevets à 100% Coréens.

Des opérations similaires existent dans l’industrie de la défense, notamment entre le Brésil et la France, l’Inde et le Royaume-Uni ou encore l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni.

 

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