La presse au Brésil : un secteur en ébullition

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La presse au Br?sil entretient des rapports sinon conflictuels, du moins tendus avec les autorit?s du pays, vu que le r?le qu'elle joue serait bien au-del? de l'information et de la communication.

Apr?s la transition politique au Br?sil ayant pass? d'une dictature militaire ? une grande d?mocratie en Am?rique Latine, le pays a connu de grands changements structurels visant la modernisation de l'Etat, ? travers l'instauration du multipartisme, l'organisation d'?lections libres et la mise en place d'importantes r?formes au niveau ?conomique, ayant port? le pays au sixi?me rang mondial.

A l'?poque, la torture ?tait une politique d'Etat destin?e ? faire taire tous ceux qui se livraient ? la lutte arm?e, ? travers une r?pression men?e contre les opposants et les professionnels des m?dias qui ne s'alignaient pas sur les positions du r?gime autoritaire mis en place entre 1964 et 1985.

Pendant 21 ans, le temps que dura la dictature, toutes les libert?s ont ?t? ?touff?es, celles d'expression et d'opinion, entre autres.

Cette ?re r?volue, les libert?s syndicales, les mouvements estudiantins et l'organisation des gr?ves sont devenus des droits immuables tout ? fait garantis par la constitution.

N?anmoins, apr?s le r?tablissement de la d?mocratie et la fin de la dictature en 1985, la majorit? de la presse manifestait son soutien aux candidats conservateurs, selon Giancarlo Summa, auteur de l'ouvrage "R?le politique de la presse au Br?sil", mettant en avant le r?le d'acteur politique que joue la presse dans ce pays d'Am?rique latine en privil?giant ses propres int?r?ts ?conomiques, sous couvert des principes de la d?mocratie et de l'int?r?t public.

Les rapports entre le Parti des Travailleurs (PT), au pouvoir, et la presse n'ont jamais ?t? au beau fixe, depuis l'?lection ? la t?te du pays en 2003 de l'ancien pr?sident br?silien, Lula Da Silva, selon cet ?crivain.

Le choix de l'ancien pr?sident Da Silva et de l'actuelle Dilma Rousseff des communications directes ? travers des meetings, des messages t?l?vis?s ou Internet, via les r?seaux sociaux, n'est pas fortuit, estime-t-il, observant que cette option visait ? contourner le monopole m?diatique des grands groupes commerciaux.

En d?pit des rapports tendus entre les autorit?s du Br?sil et la presse locale, cette derni?re b?n?ficie d?sormais d'une certaine libert? d'expression et d'opinion par rapport ? l'?re dictatoriale qui a dur? deux d?cennies au Br?sil, sous les commandes d'un r?gime militaire autoritaire, a indiqu? le journaliste Azm Rassekh dans une d?claration.

Le Br?sil a v?cu, pendant cette p?riode dictatoriale, l'une des plus sombres p?riodes de son histoire, marqu?e par la destitution du pr?sident civil ?lu, Joao Goulart, que l'arm?e consid?rait comme l'instigateur d'un basculement possible du Br?sil vers le communisme.

Apr?s s'?tre empar?s du pouvoir par la force, les militaires avaient mis en place un r?gime d'exception, en adoptant une politique d'intol?rance sans merci contre tous ceux qui ne soutenaient pas ou s'opposaient au r?gime militaire.

A l'heure actuelle, malgr? cette nouvelle ?re de libert? qui r?gne dans le pays, M. Rassekh a reconnu l'existence de certains groupes qui ont le monopole sur la sc?ne m?diatique, en raison de leur grand pouvoir financier, que ce soit dans le secteur de la t?l?vision, de la radio ou de la presse ?crite.

Il a, par ailleurs, estim? que la presse ?crite traverse de nos jours une grande crise, en raison de l'existence d'un nombre important de sites ?lectroniques d'informations.

Dans le m?me ordre d'id?es, la presse connait aussi une certaine ?bullition, due, selon lui, ? la pression exerc?e par l'ex?cutif sur ces supports, en raison de l'hostilit? manifest?e ? son ?gard par la plupart de ces m?dias qui ne cessent de critiquer les diff?rentes initiatives et d?marches gouvernementales.

Des professionnels du secteur ont le pressentiment que le gouvernement f?d?ral est en train d'?laborer des lois rigoureuses visant ? durcir le r?glement r?gissant la presse et ? limiter leur libert? d'expression et d'opinion, a estim? ce journaliste.

D'autre part, certains m?dias d?pendent largement des autorit?s de l'Etat et ne b?n?ficient pas d'une large autonomie cens?e guider leurs lignes ?ditoriales.

Dans cette optique, M. Lam? Smeili, journaliste, a expliqu? dans une d?claration, que certains m?dias au Br?sil, dont la t?l?vision, sont sous contr?le du gouvernement f?d?ral, pr?cisant que la plupart des cha?nes s'alignent sur les positions gouvernementales.

Rares sont les entreprises m?diatiques qui s'opposent aux d?cisions et initiatives des autorit?s du pays, pour des raisons essentiellement financi?res et de publicit?, a poursuivi M. Smeili.

Dans un souci d'autonomie et d'ind?pendance, un nouveau moyen de communication est apparu depuis ces derni?res d?cennies, ? savoir les radios dites communautaires ou de proximit? qui se veulent un maillon important de l'expression d?mocratique.

L'?mergence des radios communautaires est intervenue justement en r?action ? la politique de monopole exerc?e par l'Etat sur les m?dias officiels ou par le secteur priv? sur les radios commerciales.

Les radios communautaires, qui jouissent d'une forte audience notamment aupr?s des quartiers marginaux et des favelas (bidonvilles) dont les habitants sont avides de connaitre les actualit?s de leur environnement, constituent un s?rieux concurrent pour les m?dias publics jug?s partiaux.

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