Législatives en Tunisie : J-6

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A six jours des ?lections l?gislatives en Tunisie, retour sur une campagne ?lectorale et un scrutin ouvrant vers la pr?sidentielle de novembre prochain

??La chasse ? l??vasion fiscale, qui ruine le pays, et la lutte contre les r?seaux de contrebande, source de financement du terrorisme??. Le discours est clair. A gauche, les partis politiques de Tunisie veulent en d?coudre pour de bon avec le r?gime d?Ennahdha. Ils estiment qu?il n?est r?ellement que la version recycl?e de celui de Ben Ali. Ce n?est pas un hasard si le Parti Al Massar d?fend cette certitude, lorsqu?on voit que le parti de Rached Ghannouchi a bel et bien ralli? des anciens du r?gime d?chu parmi les rangs de ses partisans islamistes. Ce n?est pas un hasard non plus, lorsqu?on se rappelle des longues envol?es lyriques du chef du parti, contre ceux qu?il consid?re comme des ??m?cr?ants??.

Trois ans apr?s et ? l?approche de l??lection l?gislative du 26 octobre,?Rached Ghannouchi adopte un discours plus ou moins explicite dans la forme, bien qu?il reste inchang? dans le fond. Lors de ses meetings, il joue surtout sur la fibre nationaliste et folklorique, plut?t que d?afficher une appartenance politico-religieuse qu?il ne se g?nait pas de nommer jusqu?ici. Les islamistes d?Ennahdha tentent ?galement de faire oublier leur ?chec politique, suite ? la d?mission du gouvernement Ali Larayedh, il y a neuf mois. Mais les partisans de Ghannouchi n?ont pas r?ellement de chances de remporter un score important lors des l?gislatives. De plus et le signal est important, ils n?ont pr?sent? aucun candidat pour la pr?sidentielle du 23 novembre.

Lors de ces ?lections devant marquer une ??transformation d?mocratique??, les enjeux sociaux ressortent, avec une grande pr?dominance des questions id?ologiques dans le d?bat. Ces questions remettent en exergue ceux de la Tunisie, avant la R?volution et plus fortement apr?s. En alternative ? une bipolarisation donc, entre les mouvances proches d?Ennahdha ou de B?ji Ca?d Essebsi, les partis politiques choisissent la voie sociale-d?mocrate pour aborder l?avenir de la Tunisie. Le temps est de faire un premier bilan des quatre derni?res ann?es et de partir sur de nouvelles bases. En l?occurrence, les communistes d?Al Massar reconnaissent ??les avanc?es incontestables?? sur le plan politique, apr?s la chute du r?gime de Zine el-Abidine Ben Ali en 2011. Ils consid?rent comme des avanc?es l????adoption d?une nouvelle Constitution porteuse de progr?s, libert? d?expression, de presse, ?lections libres???. Mais ?conomiquement, ??le recul est frappant, la situation s?est consid?rablement d?grad?e??.

Aux c?t?s d?Al Massar, l?alliance de gauche pour les l?gislatives de ce mois est constitu? aussi du Front populaire de Tunisie. Le parti de Hamma Lahmami tient un discours beaucoup moins nuanc? que ses alli?s communistes?:???l?ancien r?gime est toujours l?, il reste encore ? d?passer r?ellement la dictature, ? mettre en place le dispositif l?gislatif en conformit? avec la nouvelle Constitution, ? r?former les institutions, la police, l?arm?e, la justice???. Pour cause, le leader du parti critique un syst?me ?conomique ??sert toujours les int?r?ts des Tunisiens les plus riches et des soci?t?s ?trang?res. Il y a urgence ? r?former un syst?me fiscal tr?s injuste, ? se recentrer sur les potentialit?s du pays, notamment l?agriculture??.

Lors de cette course ?lectorale, 13 000 candidats sont inscrits sur quelques 1 320 listes, pour ?tre ?lu aux 217 si?ges du prochain Parlement tunisien. Les r?sultats ou estimations de vote donneront peut-?tre un avant-gout de la pr?sidentielle, mais ils ne seront jamais une ?vidence confirmant ce qui se jouera lors de la pr?sidentielle. Le premier tour de l??lection pr?sidentielle aura lieu d?ailleurs le 23 novembre. Il d?partagera 27 candidats en lice.

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