Uhuru Kenyatta comparaît devant la CPI pour crimes de guerre

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Le proc?s du pr?sident du Kenya commence ce 8 octobre. Uhuru Kenyatta est accus? de crimes de guerre, commis entre 2007 et 2008

C?est pour la premi?re fois qu?un chef d?Etat en exercice compara?t devant la CPI pour crimes de guerre. Uhuru Muigai Kenyatta est attendu ce 8 octobre devant la Cour p?nale internationale (CPI) de La Haye. Le pr?sident kenyan est impliqu? dans les violences post?lectorales entre 2007 et 2008. La Cour accuse Kenyatta notamment de ??meurtre, d?portation ou transfert forc? de population, pers?cution, viol et autres formes de violences??. En vertu du Statut de Rome, tous ces chefs d?accusation repr?sentent des crimes contre l?humanit?. Kenyatta sera pourtant entendu en ?tat de libert?. Son proc?s a ?t? report? ? plusieurs reprises et pourrait ?tre abandonn?. Les t?moins se r?tractent r?guli?rement et les juges de la CPI consid?rent qu?un proc?s sans preuves suffisantes serait vain. Dans ce sens, la CPI d?nonce le manque de coop?ration de Nairobi, alors que l?enqu?te sur ces violences avait ?t? ouverte en 2011 ? la demande du Kenya.

Le contexte a chang? depuis. Kenyatta n??tait pas pr?sident ? ce moment-l? et il ne jouissait pas de l?immunit? d?un chef d?Etat. Il vient d?acc?der ? la pr?sidence suite aux ?lections de mars 2013, o? il a battu le pr?sident sortant Raila Odinga. Ce dernier avait ?t? ?lu en 2007, alors que Kenyatta faisait partie du comit? de soutien de son rival Mwai Kibaki et est soup?onn? d?avoir commandit? les violences dans le pays. Malgr? cela, Kenyatta a fait partie du gouvernement de coalition form? par Odinga en 2008, en tant que vice-Premier ministre. Son implication dans les violents affrontements entre 2007 et 2008 ?tait d?j? r?v?l?e lors de sa campagne ?lectorale de 2013. Il a m?me ?t? mis en examen en 2012 par la CPI dans le cadre de ce dossier. Cela ne l?a finalement pas emp?ch? de remporter le scrutin. C?est pourquoi le proc?s est si controvers? et peine ? prendre son chemin.

Le bras-de-fer entre la CPI et l?Union africaine est ?ternel. L?AU s?est saisi ? son tour de l?affaire pour ?tre du c?t? de Kenyatta. En octobre 2013, l?organisation a adopt? ? l?unanimit? une r?solution qui repr?sente un blocage de toutes les poursuites p?nales internationales contre des chefs d?Etat en exercice. Elle a demand? au Conseil de s?curit? de l?ONU le report de tous les proc?s dirig?s ? l?encontre d?un chef d?Etat en cours de mandat (notamment Omar El B?chir au Soudan). Ainsi, l?UA est arriv?e ? la possibilit? pour Kenyatta de refuser de r?pondre aux convocations de la CPI. En septembre 2013, les d?marches de l?UA pour pousser la CPI ? a abandonner les poursuites l?ont amen?e ? envoyer une lettre pour que la Cour p?nale reporte toutes les enqu?tes et les poursuites ? l?encontre du pr?sident. Par ailleurs, l?UA a autoris? le syst?me judiciaire kenyan ? mener lui-m?me ces enqu?tes. L?ouverture de proc?s contre Kenyatta est devenue une possibilit? ? ?loigner et son impunit? est ? redouter de plus en plus. Pour le moment, Kenyatta dit ? prot?ger la souverainet? de la R?publique du Kenya ?. Sur de l?abandon des poursuites, Kenyatta a annonc? hier devant le Parlement qu?il acceptait de r?pondre ? la convocation de la CPI. Il a ?galement d?cid? de signer un d?cret permettan au vice-pr?sident William Ruto de prendre le relais en tant que ??pr?sident en exercice??, durant le s?jour de Kenyatta ? La Haye.

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