Algérie : la chasse aux ahmadis se poursuit

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L’ahmadisme, fondé par Mirza Ghulam Ahmad à la fin du XIXème siècle dans le nord de l’Inde est arrivé en 2007 en Algérie. Jusqu’en 2016, les ahmadis d’Algérie ont pratiqué dans la discrétion et n’ont commencé à être connus que lorsque les autorités algériennes les ont qualifiés de « secte »

En juin 2016, Mohamed Fali, chef du mouvement ahmadi algérien et son adjoint ont été arrêtés, leurs domiciles perquisitionnés et leurs passeports confisqués et ce après avoir sollicité auprès du ministère de l’intérieur l’enregistrement d’une association caritative.  

Depuis, 286 personnes ont été poursuivies et condamnées à des peines de prison-allant de 3 mois avec sursis à 4 ans ferme, à l’exception de 3 à qui le paiement d’une amende a été exigé.  

Quant à Mohamed Fali, il est accusé de « collecte de dons non autorisée », « constitution d’association sans agrément », « distribution de documents portant atteinte à l’intérêt national », « offense au prophète et aux envoyés de Dieu » et « dénigrement du dogme et des préceptes de l’Islam ». Mais il faut dire que l’ahmadisme se réclame musulman, même s’il a été déclaré secte non liée à l’islam en 1973 par l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI). Mohamed Fali indique d’ailleurs que le Coran est le texte de référence de l’ahmadisme.

Pour Mohamed Fali, la répression des ahmadis en Algérie est "politique" et n'est pas sans lien avec le fait que "l'Arabie saoudite combat l'ahmadisme, car c'est un danger pour le wahhabisme" en vigueur dans ce pays.

Fali a également dénoncé les médias algériens qui ont « dénaturé les pratiques des ahmadis et tenté de les faire passer pour des non-musulmans ».

Le ministre algérien des affaires religieuses, Mohamed Aissa avait accusé, en juillet dernier, les ahmadis d’être impliqués dans un complot visant à déstabiliser l’Algérie depuis Israël.    

Cette répression à laquelle ils font face vient aussi sûrement du fait que les ahmadis croient que Mirza Ghulam Ahmad est le « messie des derniers temps », annoncé par le prophète Mohamed (PSL). Ils se réunissent clandestinement pour prier et disent qu’ils sont environ 2000.

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