Algérie/ plan d’action de son gouvernement : Une option à haut risque

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De nombreux économistes et experts s’accordent à dire que le recours à la planche à billets est une option à haut risque et que c’est surtout la preuve de l’échec de toutes les politiques engagées depuis 1999

Ahmed Ouyahia, premier ministre algérien, a présenté, ce dimanche 17 septembre, le plan d’action de son gouvernement devant les députés de l’Assemblée Populaire Nationale (APN). Il a reconnu que l’Algérie traverse une crise financière, ce qui n’est un secret pour personne, et promis que le pays va sortir de cette impasse

Le premier ministre a rappelé que l’Algérie a résisté trois ans à la crise malgré la baisse de 50% de ses recettes en devises et la perte de la moitié de ses recettes fiscales. Il a également parlé de remboursement anticipé de la dette extérieure dès 2005 et du refus de recourir une nouvelle fois à l’endettement extérieur ainsi que la création du Fonds de Régulation des Recettes (FRR).

Par ailleurs, Ouyahia a indiqué que le FRR est épuisé depuis février dernier. Il a aussi fait savoir que les réserves de change ont fondu de moitié en passant de 200 milliards de dollars à 100 milliards.

Selon Ahmed Ouyahia, l’Algérie a besoin de 20 milliards de dollars par an pour combler son déficit budgétaire et d’ajouter : « sur quatre ou cinq ans, on risque de ne plus pouvoir payer les intérêts de la dette ».

Concernant le financement non conventionnel, le premier ministre a indiqué que « ce n’est pas une invention algérienne ». Conscient des inquiétudes que cette option suscite, Ouyahia a tenu à apporter des explications dans le but de rassurer par la même occasion.

Dans un premier temps, il a indiqué que grâce à cette mesure, il n’y a pas de surendettement extérieur et que la dette publique de l’Algérie ne dépasse pas actuellement 20% du PIB.

Ensuite, il a assuré que le financement non conventionnel n’affaiblira pas le dinar, pas plus qu’il ne servira à financer la consommation.

De plus, le premier ministre a fait savoir que le recours à ce financement ne dépassera pas cinq ans et que le gouvernement s’engage à mener des réformes durant cette période.

Enfin, Ouyahia a indiqué qu’il n’y aura pas de hausse dans la loi de finances 2018 et que grâce à ce choix l’Algérie «  va sortir de cette impasse financière sans casser le rythme de développement ».

Cependant, de nombreux économistes et experts s’accordent à dire que le recours à la planche à billets est une option à haut risque et que c’est surtout la preuve de l’échec de toutes les politiques engagées depuis 1999.

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