Algérie-poursuite des hommes d'affaires : assainissement ou règlements de comptes ?

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La justice algérienne a ouvert des enquêtes sur des faits de corruption et de transfert illicite de capitaux vers l'étranger et interdit aux personnes visées de sortir d'Algérie, a annoncé lundi, sans citer de nom, le Parquet d'Alger dans un communiqué reçu par l'AFP.

Cette annonce intervient après l'interdiction dimanche par l'aviation civile des mouvements d'avions privés sur les aéroports algériens et l'arrestation nocturne à un poste-frontière avec la Tunisie, pour des raisons non précisées, du patron des patrons démissionnaire, Ali Haddad, puissant homme d'affaires proche de la présidence.

Les enquêtes ordonnées par le parquet d’Alger touchent 10 hommes d’affaires dont Ali Haddad, Réda Kouninef et Mahieddine Tahkout, apprend-on de sources judiciaires.

L'ex-patron des patrons algériens, Ali Haddad, homme d'affaires proche du président Abdelaziz Bouteflika, a été arrêté dans la nuit à un poste-frontière avec la Tunisie, a indiqué dimanche 31 mars une source sécuritaire algérienne ayant requis l'anonymat, confirmant une information de médias locaux.

Cette arrestation a également été confirmée, sous le couvert de l’anonymat, par un journaliste de la chaîne d’information Dzaïr News, propriété du groupe médiatique d’Ali Haddad.

Les raisons de son arrestation restent floues. Selon une source judiciaire, il ne fait l’objet ni d’un mandat d’arrêt ni d’une interdiction de sortie du territoire (IST).

Des membres de leurs familles font également l’objet de ces enquêtes et sont interdites de quitter le territoire national jusqu’à la fin des enquêtes engagées.

Les noms de Bairi Mohamed, Ould Boussif Mohamed et Boudina Brahim  figurent aussi sur cette liste.

Cette interdiction de sortie de territoire n’est pas accompagnée par un retrait de passeport, avait appris le HuffPost Algérie le 27 mars auprès de sources de la police des frontières. Aucune instance judiciare ne les avaient placé sous contrôle judiciaire, avait-on alors indiqué.

Le Parquet général près de la cour d’Alger avait annoncé ce matin l’ouverture d’enquêtes sur la corruption et les transferts illicites vers l’étranger. Dans un communiqué de presse, le parquet général auprès de la cour d’Alger porte à la connaissance de l’opinion public que des enquêtes préliminaires sont mis en œuvres pour des faits de corruption et de transfert illicite de capitaux vers l’étranger”.

“Dans ce cadre et pour les nécessités des enquêtes, le procureur de la République près du tribunal de Sidi M’hamed a procédé à l’application des dispositions de l’article 36 bis 1 du code de procédure pénal et a pris des mesures conservatoires en ordonnant l’interdiction de sortie du territoire national à l’encontre de certaines personnes”, ajoute le communiqué du Parquet.

Par ailleurs, les mêmes sources, avait annoncé que des hauts cadres d’entreprises publiques, DG et P-DG sont également visés par une mesure identique. “Il leur faut une autorisation spéciale écrite pour sortir du territoire”.

On apprend, par ailleurs, que les banques auraient reçu ordre de plafonner les retraits de fonds en devises et en dinars touchant un grand nombre d’hommes d’affaires et membres de leurs familles.

Depuis plusieurs semaines, une certaine psychose règne en Algérie autour de prétendues tentatives de fuite du pays de certains responsables ou hommes d'affaires liés au pouvoir, ou de tentatives d'en faire sortir des capitaux.

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