Ce que les propos du cheikh émirati sur l’Algérie révèlent

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Le cheikh Sultan Bin Muhammad Al-Qasimi, émir de Sharjah, un émirat proche de Dubaï, a provoqué un tollé pour avoir dit dans une interview que l'indépendance de l'Algérie a été donnée aux Algériens comme une « offre » faite à Gamal Abdel Nasser par le général Charles de Gaulle.

Pour justifier ses propos, Al-Qasimi évoque une discussion qui aurait eu lieu entre De Gaulle et son ministre de la culture, André Malraux. Le général Français aurait demandé à Malraux comment faire pour gagner la sympathie des arabes et celui-ci lui aurait répondu : « nous devons plaire à Gamal Abdel Nasser. Si vous arrivez à avoir sa confiance, vous aurez tout le monde arabe avec vous ». « Et comment puis-je avoir Abdel Nasser à mes cotés ? », lui aurait demandé De Gaulle. Ce à quoi Malraux aurait répondu : « en donnant l’indépendance à l’Algérie ».

Dans sa déclaration, Al Qasimi n’a pas jugé bon de rappeler la lutte de l’Algérie pour obtenir l’indépendance et qui aurait duré huit ans. Bien au contraire, il semblait partager la position de l’ancien président Français, perçu comme un modèle de sagesse dans l’action et la pensée politiques. « Voilà comment un homme cultivé peut atteindre ses objectifs sans prendre les armes et sans ouvrir le feu en utilisant le bon mot et en prenant la bonne direction », a déclaré l'emir de Sharjah.

Cette déclaration d’Al Qasimi n’a pas du tout plu aux Algériens surtout que l’interview a été diffusée lors du 55ème anniversaire de la journée de la victoire en Algérie commémorant la signature des accords d’Evian en 1962 entre les délégués Français et Algériens. Ces propos sont peu susceptibles d’être bien reçus d’autant plus qu’ils viennent d’une personne qui a toujours eu de bonnes relations avec des responsables Algériens.

Toutefois, cet événement révèle une donnée importante. Pour l’heure, les autorités algériennes n’ont pas donné de réponse officielle aux propos d’Al-Qasimi mais il y a eu une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Ce qui n’est pas dans les habitudes d’Alger. En temps normal, à la moindre remarque, une explosion de communiqués d’une grande agressivité sont opposés à l’auteur de la polémique. Mais les temps sont dures. L’Algérie est en crise, ce qui la met dans l’obligation de se faire toute petite. Peut-être qu’un tel pragmatisme devrait être appliqué à la question du Sahara Marocain. Tout le monde y gagnerait, y compris le populations séquestrées de Tindouf.

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