Début d’une grève des dockers espagnols contre la réforme de la loi régissant leur travail

5437685854_d630fceaff_b-

732
Partager :

Les dockers espagnols ont entamé ce lundi 5 juin une grève observée une heure sur deux et qui devrait se poursuivre huit jours, en protestation contre la réforme de de la loi régissant leur métier, adoptée en mai dernier par le Congrès des députés.

Ce mouvement de grève intervient suite au blocage des négociations entre l’organisation patronale du secteur, Anesco, et les syndicats des dockers qui réclament l’ouverture d’un nouveau processus de négociations.

Les syndicats s’opposent à la réforme adoptée en mai estimant qu’elle "ouvre une période d’instabilité pour le secteur" et génère un sentiment d’insécurité de l’emploi chez les dockers.

Le décret-loi adopté par la chambre basse du parlement espagnol libéralise l'embauche des dockers, jusque-là protégés, et instaure un nouveau régime pour la prestation de services portuaires.

Auparavant, les entreprises souhaitant embaucher des manutentionnaires devaient le faire à travers des "sociétés de gestion des travailleurs portuaires", qui les obligeaient à recruter prioritairement les dockers qu'elles employaient. La nouvelle loi n’oblige plus à faire appel à ces sociétés.

S’exprimant à ce sujet, le ministre espagnol de l’Equipement, Íñigo de la Serna, a alerté sur le préjudice que peut provoquer cette situation à l’économie espagnole, précisant que les pertes, dans le cas d’un mouvement de grève des dockers, se font ressentir non seulement au niveau des ports mais aussi dans d’autres secteurs d'activité. 

Le gouvernement espagnol avait réussi, en mai, à faire adopter par le Congrès des députés la réforme de la loi régissant le travail des dockers, exigée par l’Union européenne, après son rejet en mars dernier, intervenu après des mois de négociations infructueuses avec le patronat.

En l'absence de réforme, l'Espagne s'exposait à une "condamnation imminente" par la justice européenne imposant une amende de plusieurs millions d'euros et des pénalités de retard.

La Commission européenne estime que l’ancien système portait atteinte à "la liberté d'établissement dans les ports".

lire aussi