Economie : Le FMI met en garde l'Algérie

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Le FMI vient de rappeler que l’Algérie fait face à de graves défis posés par la baisse des prix du pétrole. L’amélioration du climat des affaires, la refonte du système des subventions, mais surtout une nouvelle vague de privatisations doivent être établis pour que l'économie algérienne ralentisse sa chute

Dans un rapport publié jeudi 1er juin, le FMI a déclaré que « L’Algérie reste confrontée à des défis importants posés par la baisse des cours pétroliers. L’activité économique a été globalement résiliente, mais la croissance s’est ralentie dans le secteur hors hydrocarbures en partie sous l’effet de la réduction des dépenses et est estimée à 2,9 % pour 2016 ». Pour ce qui est du taux d’inflation, il est passé de 4,8 % en 2015 à 6,4 % en 2016 et se chiffrait à 7,7 %, en glissement annuel, en février 2017.

Le chômage très élevé pour un pays pétrolier

Le taux de chômage s’est établit à 10,5 % en septembre 2016 et reste particulièrement élevé chez les jeunes (26,7 %) et les femmes (20,0 %). Malgré le redressement des finances publiques en 2016, les déficits budgétaires restent larges et la dette publique a augmenté, en partie sous l’effet de la matérialisation des garanties de prêts octroyées par le gouvernement. Les réserves internationales, bien qu’encore abondantes, ont chuté rapidement. La dette extérieure reste également très faible.

Un plan de réformes plus ambitieux

Les administrateurs du FMI notent que l’Algérie doit commencer des réformes structurelles ambitieuses, pour assurer la viabilité des finances publiques, réduire les déséquilibres extérieurs, diminuer la dépendance à l’égard des hydrocarbures et rehausser la croissance potentielle.

Les administrateurs soulignent qu’il est nécessaire d’opérer des réformes structurelles de grande envergure pour diversifier l’économie et promouvoir un secteur privé dynamique. Ils soulignent également qu’il est nécessaire d’agir rapidement pour réduire la bureaucratie, améliorer l’accès au crédit, ainsi que renforcer la gouvernance et la transparence. Il convient aussi de réduire l’inadéquation des qualifications, d’améliorer le fonctionnement du marché du travail, d’accroître le taux d’activité des femmes et de continuer d’ouvrir l’économie aux échanges et à l’investissement direct étranger. Pour eux, il convient de bien concevoir la stratégie globale et d’enchaîner les mesures de manière à ce que les réformes se renforcent mutuellement et à ce que la charge de l’ajustement économique soit partagée de manière équitable.

Toujours selon les administrateurs, les réserves internationales nettes restent à un niveau confortable, mais que le solde des transactions extérieures courantes est sensiblement plus faible que ne le justifient les paramètres économiques fondamentaux à moyen terme. Ils soulignent qu’une plus grande flexibilité du taux de change, accompagnant l’assainissement des finances publiques et les réformes structurelles, contribueraient à réduire les déséquilibres extérieurs et à favoriser le développement du secteur privé. Ils préconisent donc la mise en œuvre de mesures pour développer le marché des changes officiel et réduire l’activité sur le marché parallèle.

Les administrateurs recommandent que la banque centrale élimine sans tarder les opérations de réescompte afin d’encourager les banques à gérer leurs liquidités de manière plus efficace. Étant donné les tensions inflationnistes, les administrateurs encouragent les autorités à être prêtes à relever leur taux directeur.

 

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