France, le Tsunami et après ?

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Les clercs ont totalement failli, la démarcation est claire entre ceux qui profitent de la mondialisation et ceux qui en subissent les avatars. Les germes d'une crise sont là. Macron n'est qu'une dernière tentative d'une caste de garder le pouvoir

La République en Marche aura une majorité écrasante au Parlement. Des élus peu au fait du métier de parlementaires constitueront une armée de godillots pour voter les réformes de Macron. Le phénomène suscite plusieurs interrogations.

La première est institutionnelle : avec 32¨% des voix soit 15% des inscrits ; la République en Marche aura prés de 80% des sièges. Au même moment le Front National n'aura même pas de groupes parlementaire alors que sa candidate a recueilli le tiers des voix lors de la présidentielle. Le système majoritaire démontre ses effets les plus pervers. Conçu pour dégager des majorités stables ; il se transforme en machine de guerre contre le pluralisme, pilier de la démocratie. Plus de la moitié des français n'a pas voté. C'est un problème qu'il faudra prendre à bras le corps, car les électeurs ne se reconnaissent pas dans des institutions où ils ne se sentent pas représentés. De même que les législatives dans la foulée de la présidentielle fait perdre tout intérêt au scrutin désignant les parlementaires Cela déséquilibre l'architecture institutionnelle au profit d'une présidentialité intégrale ; étrangère à l'histoire de France.

Sur le plan politique la Macron Mania est une illusion. Prés de la moitié des voix exprimées lors des présidentielles se sont portées sur des projets souverainistes. Leur représentation dans la prochaine chambre sera proche de zéro ; cela signifie que ces convictions ont disparues ? Contrairement aux chiffres, ceux d'une majorité pléthorique, optimiste, la France est coupée en deux sur trois sujets : L'Europe, la question identitaire, les choix économiques. La première réforme est celle du code du travail ; sera plébiscitée à la chambre, fortement combattue dans la rue. L'attaque contre le pouvoir d'achat des retraités par le biais de la CSG pourrait donner naissance à un mouvement de protestation de cette catégorie. Cela serait inédit.

Mais dans cette séquence tout est inédit. Les deux partis traditionnels sont écrasés, mais surtout divisés. Le vote de confiance constituera l'écueil fatal. Chaque camp sera représenté par deux groupes ; ce qui est une scission de fait.

La clarification idéologique s'impose à la gauche comme à la droite au risque de disparaitre, en tant que tendances organisées. Quelle gauche de gouvernement pour l'avenir ? C'est une mauvaise question qui a aboutit à la trahison du tandem Hollande – Valls. Ce dernier indigne jusqu'au bout accepte le soutien de Dassault. La bonne question c'est quelle gauche pour réguler la mondialisation ?

Car la problématique de la répartition ne peut plus être l'alpha et l'oméga du combat de gauche. La raréfaction du travail est un fait avéré qu'aucune politique libérale ne peut enrayer. Le score de Hamon ne doit pas constituer un prétexte pour balayer le sujet. De même que la question environnementale est centrale. La lutte contre les inégalités creusées par la mondialisation doit prendre plusieurs formes. La nature ayant horreur du vide ; les luttes n'attendront pas que les vieux partis veuillent se restructurer. D'autres modes d'organisations apparaitront. Les intellectuels ont choisi le silence ; les experts tombent dans la Macron mania ; après de longs mois de scepticisme. Les clercs ont totalement failli, la démarcation est claire entre ceux qui profitent de la mondialisation et ceux qui en subissent les avatars. Les germes d'une crise sont là. Macron n'est qu'une dernière tentative d'une caste de garder le pouvoir.

 

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