Gazoduc : Le Matin d'Algérie s’élève contre la paranoïa de certains experts algériens

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Comment peut-on croire à une théorie de complot, écrit-il, qui consisterait en une combine entre le Roi Mohamed VI et le président du Nigeria dont le pays baigne dans les difficultés

Evoquant le Gazoduc Maghreb Algérie, le quotidien Le Matin d’Algérie écrit que « le Maroc est un royaume souverain et reste libre de mener sa stratégie comme il l’entend. Si dans le cadre de ses prévisions long terme, ses dirigeant jugent de s’en passer du gaz algérien, c’est leur droit absolu ».

Cette article en forme de mise au point intervient alors que des journaux algériens avaient laissé entendre que le Maroc, histoire « d’étouffer » l’Algérie, songerait à substituer à ce pipe le projet Maroco Nigérian.  « L'information rapportée par le journal marocain "L'Economiste" ajoute le journal, cite le ministre de l'Energie Aziz Rebbah, qui a exposé les grandes lignes du mégaprojet "Gas power" en situant au passage l'échéance 2021. Il n'a, à aucun moment, fait allusion au contrat qui lie l'Algérie au Maroc dans le tronçon du gazoduc Pedro Duran Farell. Mais c'est l'hebdomadaire français Usine Nouvelle qui a fait le rapprochement entre la date annoncée par le ministre de l'Energie marocain et qui coïncide avec la fin du contrat de fourniture du gaz par l'Algérie au Maroc pour déclarer à qui veut l'entendre que ce dernier ne veut plus du gaz algérien comme si le milliard de m3 dont la moitié est cédée au titre de redevance va faire mal aux exportations algériennes alors que cette transaction ne représente en fait qu'à peine 0,2% des recettes. »

« La presse française est habituée depuis plus d'un demi-siècle de saisir la moindre occasion, écrit-il encore, pour faire pression sur son ancienne colonie », soulignant plus loin que « la France n'a aucun intérêt à ce que l'Algérie renoue ses relations avec les frères marocains. »

Répliquant à cette partie de la presse algérienne qui prête à Rabat des intentions qu’il n’a pas exprimé que « lorsque l'ex premier ministre, Sellal qui inaugurait une unité de lubrifiant appartenant à Total à Oran avait déclaré que la France allait nous aider pour valoriser notre gaz pour ne plus le vendre en brut mais développer un pôle pétrochimique avec la relance de l'unité de steam cracking à Arzew toujours avec Total, est ce que le Maroc ou les autres pays qui s'approvisionne en gaz algérien lui ont-ils reproché cette vision stratégique légitime ? »

« Plus grave, précise Le Matin d’Algérie, nos experts sont rentrés dans ce jeu paradoxal afin d'étaler leurs théories en portant un jugement sur les intentions du Maroc et attiser ainsi le feu dans une relation déjà très tendu.

« En effet, comment peut-on croire à une théorie de complot, écrit-il, qui consisterait en une combine entre le Roi Mohamed VI et le président du Nigeria dont le pays baigne dans les difficultés […] Comment aussi imaginer que le royaume alaouite dont le modèle de développement est totalement extraverti par un choix délibéré de longue date se permettrait-il de barrer la route au gaz algérien qui passe par son territoire pour approvisionner ses partenaires de la communauté européenne qu'il le qualifie de projet prioritaire. Il s'agit là d'un délire loin de toute analyse pragmatique et qui montre la fragilité à laquelle est arrivée l'Economie nationale. S'il y a quelqu'un à blâmer se seront certainement les dirigeants Algériens eux même qui au lieu de retrousser les manches pour diversifier leur économie, continuent à la tripoter pour la rendre vulnérable à la moindre rumeur sur la fluctuation du prix du baril ou celui du dollar. »

 

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