Jusqu’où ira la chute libre de la livre turque ?

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Selon une analyse publiée dans le site de CNN Money, signée Charles Riley, à propos de la chute de la livre turque, le pire n’est peut être pas encore passé

L’auteur rappelle l’origine du problème qui a débuté quand les hausses de taux d’intérêt de la réserve fédérale des Etats-Unis ont exercé une pression sur les marchés émergents durant ces derniers mois. Depuis janvier dernier, la livre turque a aussi chuté de 40% contre le dollar.

L’article indique que plusieurs entreprises turques ont voulu réduire leurs coûts d’emprunt ces dernières années en contractant des emprunts en devises. Seulement les entreprises risquent de prendre du retard sur les prêts car les clients remboursent en lire. Les observateurs estiment d’ailleurs que la chute des devises rendra les produits importés beaucoup plus chers en Turquie.

Alors que le président turque, Recep Tayyip Erdogan a voulu résister aux taux d’intérêt, souligne la même source, Carsten Hesse, économiste chez Berengerg doute que le marché change d’avis. « La pression va continuer jusqu’à ce qu’Erdogan fasse demi-tour. Pour l’économiste, cité par CNN Money, une récession et une crise de la dette qui forceraient la Turquie à mettre en place des contrôles de capitaux et à demander un renflouement du FMI sont à prévoir. « La Turquie a désormais moins de marge de manœuvre qu’auparavant », a-t-il souligné.

Par ailleurs, l’analyste de CNN Money reste également sceptique concernant une aide extérieure. La Turquie n’a pas beaucoup d’options pour demander une injection de fonds auprès d’une source extérieure. D’abord, et l’auteur de l’article le rappelle, parce qu’elle ne fait pas partie de l’Union Européenne. Ensuite parce qu’elle est en pleine crise avec les Etats-Unis. L’administration américaine a d’ailleurs annoncé, en fin de semaine dernière, son intention de doubler les tarifs douaniers. Aujourd’hui, mardi 14 août, Erdogan a lui aussi riposté en appelant à boycotter l’électronique américaine.

Pour rappel, cette crise entre les deux pays trouve son origine dans l’emprisonnement d’un pasteur américain en Turquie et dont l’administration Trump demande la libération.

Ainsi, souligne la même source, les options qui restent à la Turquie sont la Chine, le Qatar et la Russie. Seulement la facture risque d’être salée. Par ailleurs, toujours selon la même source, le président Erdogan s’est entretenu la semaine dernière avec Vladimir Poutine à propos des relations économiques entre leurs deux pays.

En attendant, la chute de la livre turque continue d’être pénalisée par les tensions qui s’accumulent entre la Turquie et les Etats-Unis.

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